Dans les franges de la Bourgogne, 60 000 habitants travaillent en dehors de la région

C’est ce qui ressort d’un communiqué de l’INSEE publié ce mercredi soir, aux franges de la Bourgogne-Franche-Comté, 78 000 actifs franchissent les limites régionales pour se rendre sur leur lieu de travail. 60 000 sortent de la région quand 18 000 s’y rendent.

13 septembre 2018 à 2h30 par la rédaction

K6 FM
Il y aurait quotidiennement 60 000 bourguignons qui prendraient la route pour aller travailler en de
Crédit : K6FM

La plupart sont attirés par les opportunités d’emploi fournies par les grandes aires urbaines, Paris et Lyon notamment. Une part importante des navetteurs qui travaillent dans ces deux métropoles ont recours aux transports en commun. Dans les franges plus rurales, c’est la proximité de petits pôles d’emploi, d’entreprises de grande taille ou la présence de certains secteurs d’activité particulièrement développés qui expliquent les flux transrégionaux. Enfin, la frange suisse fait figure d’exception : dans un environnement moins dense, de très nombreux salariés travaillent de l’autre côté de la frontière, attirés par des salaires plus élevés et un marché du travail plus dynamique.

Avec la périurbanisation et l’intensification de la mobilité géographique des actifs, l’influence des plus grands pôles d’emploi s’étend de plus en plus loin, et fréquemment jusqu’à des territoires qui n’appartiennent pas à la même région administrative. Ces territoires dits de frange sont bien souvent dans une situation paradoxale : leur développement est étroitement lié à celui du pôle d’attraction, mais ils bénéficient rarement des politiques publiques locales qui y sont mises en place car leur mise en œuvre s’arrête souvent aux limites administratives. C’est le cas par exemple pour la gestion du réseau de transports en commun (compétence des régions), ou bien encore des politiques liées à la petite-enfance (compétence des départements).

La Bourgogne-Franche-Comté est particulièrement concernée par ces problématiques de frange, puisque près de 8 % des actifs y habitant travaillent hors de la région. C’est deux fois plus qu’en moyenne dans les autres régions de France métropolitaine, la situation géographique de la région, au carrefour de trois pôles d’emploi majeurs, contribuant largement à ce phénomène. Sur près de 60 000 personnes qui résident en Bourgogne-Franche-Comté mais travaillent ailleurs, près des trois quarts se rendent dans les grands pôles d’emploi qui bordent la région, situés dans les aires urbaines de Paris, de Lyon et en Suisse. À l’inverse, certains territoires de Bourgogne-Franche-Comté jouent le rôle de pôle d’attraction et captent des salariés d’autres régions. Ainsi, près de 18 000 actifs résidant en France hors de Bourgogne-Franche-Comté y travaillent. Au final, ce sont dix-huit territoires aux limites administratives de la région qui sont dans une position de frange : dix sont situés à l’intérieur et huit en dehors (source et méthode).

En dehors de la frange suisse, l’intensité et la distance des navettes domicile-travail sont essentiellement déterminées par la taille et la proximité d’un pôle d’emploi extérieur. Les actifs effectuent un arbitrage entre l’opportunité de trouver un travail, à des conditions salariales parfois avantageuses, et le temps nécessaire pour s’y rendre. L’existence et la qualité des axes de transports qui desservent les pôles d’emploi sont ainsi un facteur important de leur attractivité.

Communiqué de l’INSEE de Bourgogne-Franche-Comté 


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