Dégradations : Dijon porte plainte contre les casseurs

Dans un communiqué, Alain Millot, le maire de Dijon, dénonce les agissements des casseurs lors de la manifestation pour Rémi Fraisse de samedi 1er Novembre, et assure que la Ville va porter plainte. "Les actes d'intense dégradation urbaine qui ont éclaté en plusieurs endroits dans les rues de Dijon samedi soir jettent le déshonneur sur la mémoire de RémiFraisse, jeune militant écologiste mort sur le site du barrage de Sivens dans le Tarn, dans des conditions que la justice déterminera. Ces actes, dits gratuits mais qui ont un prix pour notre collectivité et pour notre démocratie, nous les condamnons sans la moindre équivoque. Et je n'ai aucun doute sur le fait que ceux qui les ont commis seront punis, après enquête, comme s'y est engagé le ministre de l'Intérieur. Sans jouer sur le langage, je refuse de considérer que cette manifestation quiprétendait «rendre hommage», donc par essence pacifiste, a dégénéré. C'est bienune violence préméditée qui s'est abattue sur notre ville. L'objectif de la plupartde ceux qui s'étaient donné rendez-vous a été atteint : soit «une émeute d'enfersamedi à 17h rue de la Lib», comme l'indiquait dès la veille un certain nombre detags qui avaient commencé à défigurer les façades du centre historique. Sansparler d'un message appelant à une «Manifestation en casques», qui a, sansvergogne, circulé sur internet. Une rage de détruire à la vérité injustifiable, etvécue par ceux sur qui elle a directement pesé de façon injuste.Mais dans ce domaine où les menaces ne sont pas systématiquement suiviesd'effet, ce n'est pas parce qu'elle est annoncée, théoriquement possible ouprévisible, que la violence est facile à endiguer pour autant. Surtout quand elleexplose en pleine ville, à une heure de grand passage et au milieu descommerces, dont certains, au fil de la rue de la Liberté notamment, sur lesconseils de la police, avaient à temps baissé leur rideau... Il n'y a que ceux quin'ont jamais géré ou pu gérer une ville de la taille de Dijon qui peuventaujourd'hui oser pérorer dans les médias sur un soi-disant «laisser-faire» desautorités locales ! Les autres, ceux qui ont notre respect en politique, savent qu'ilvaut mieux être humble, et fort peu récupérateur, quand il s'agit de faire lemoindre commentaire, la moindre analyse a posteriori à propos d'un tel phénomène insurrectionnel... Qui, par exemple, aurait pu imaginer que c'est lesiège de notre police municipale, pour qui j'ai une pensée toute particulière, quiconstituerait l'une des cibles privilégiées d'un groupuscule de lâches qui s'estradicalisé en moins d'une semaine ? Alors bien sûr, des citoyens ont été choqués et des questions se posent, qui n'ontpas été éludées. Lors d'une conférence de presse qu'elle a organisée aulendemain de ces scènes de «guérilla urbaine», la Préfecture, seule habilitée parla loi à prendre les mesures nécessaires au maintien de l'ordre public, a assuméses responsabilités et battu en brèche le fantasme de l'ordre de ne pas intervenirqui serait venu d'en haut. Indirectement interpellée par des commerçants et desriverains sous le coup d'un désarroi on ne peut plus légitime, elle s'est expliquéesans détour, s'appuyant sur le principe de la réponse qui doit êtreproportionnelle aux risques : «Toute intervention des forces de police pose desrisques forts de collision avec les passants. Je n'ose imaginer les réactions et lesdégâts humains si j'avais donné l'ordre d'intervenir. Et on l'a vu à Nantes et àToulouse, les interventions n'empêchent pas les dégâts» a pu exposer avecquelques heures de recul le préfet Eric Delzant, qui a fait préciser la difficulté àidentifier les manifestants les plus durs au milieu des fumigènes et que c'est aumoment où la police s'est montrée décidée à intervenir que ceux qui venaientd'allumer des feux dangereux se sont dispersés, mettant un terme à cetinqualifiable mouvement qui n'aura pas duré plus d'une heure et demie...Pour sa part, la ville de Dijon va déposer plainte contre ces casseurs qui, dans cetemps éclair, ont endommagé du matériel et des bâtiments administratifs. Jesalue d'ailleurs le travail efficace et réconfortant des services techniques de lamunicipalité qui, dès la fin des violences et jusqu'à 2h du matin, ont procédé aunettoyage des dizaines de tags et à la sécurisation des enseignes commercialesdont la vitrine avait été entièrement démolie. Et afin de prendre en compte ladétresse potentielle de pas moins d'une cinquantaine de commerces qui ont été,à des degrés variables, directement touchés par ce déferlement de haine, j'aidemandé aux services de se déployer sur le terrain afin d'aller à la rencontre despropriétaires ou des gérants des magasins pour les assurer de notre soutien,être à l'écoute de leurs besoins et les accompagner dans certaines démarches sinécessaire."  Alain Millot, Maire de Dijon

4 novembre 2014 à 3h20 par 45

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