Préserver la ressource en eau, l’un des objectifs de la région

A l'occasion du comité régional de l'eau, le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, l’État et les agences de l’eau ont signé ce mercredi à Dijon une convention pour préserver et restaurer la ressource en eau.

18 janvier 2024 à 12h10 par la rédaction

La signature de la convention avait lieu ce mercredi à Dijon
La signature de la convention avait lieu ce mercredi à Dijon
Crédit : Photo DR

L’eau en Bourgogne-Franche-Comté

La région Bourgogne-Franche-Comté est en tête de trois bassins hydrographiques, Rhône- Méditerranée pour 52% du territoire régional, Seine-Normandie pour 27% et Loire-Bretagne pour 21%. Cette situation lui confère une forte sensibilité car les têtes de bassin versant sont riches en milieux fragiles (petits cours d’eau, mares, zones humides...) essentiels au bon fonctionnement du cycle de l’eau. La présence de karst sur une grande partie de la région rend également la ressource en eau très vulnérable aux pressions anthropiques (bassins d’alimentation très étendus avec souvent des sols peu épais voire inexistants favorisant la contamination des eaux souterraines).

Enfin, la baisse des débits observée depuis quelques années accentue les problèmes de qualité. En effet, historiquement non soumise aux déficits quantitatifs, la région Bourgogne-Franche-Comté connaît depuis quelques années des épisodes récurrents de sécheresses sévères. Cette diminution globale de la quantité d’eau a un impact sur la qualité de l’eau dans une région où elle est déjà très impactée.

UNE STRATÉGIE RÉGIONALE SUR LA GESTION QUANTITATIVE

En Bourgogne-Franche-Comté, 18 territoires sont identifiés en déséquilibre quantitatif, c’est- à-dire qu’il y a inadéquation entre la ressource disponible et les usages. A noter que 7 territoires ont été nouvellement identifiés lors de la révision des Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) en 2022 ce qui confirme l’impact des sécheresses à répétition que la région connaît depuis quelques années. Côté usages, c’est l’alimentation en eau potable qui est l’usage majoritaire avec près de 60% des prélèvements en période estivale. Pour le volet agricole qui représente 20% des prélèvements, la région est peu concernée par l’irrigation mais un fort enjeu existe sur l’abreuvement du bétail. Enfin, 16 industriels sont ciblés comme les plus consommateurs et font l’objet d’une action spécifique.

La multiplication des épisodes de sécheresse, leur régularité et leurs impacts de plus en plus sévères nous poussent à modifier notre action vis-à vis de la ressource et du manque d’eau. Ce n’est plus seulement sous l’angle de la gestion de crise, mais bien sous celui de l’anticipation par des actions structurelles qu’il nous faut agir et ainsi limiter les impacts du manque d’eau pour le milieu naturel comme pour les usages. La réalisation de projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE), la sobriété des usages et la mobilisation des Solutions fondées sur la Nature (SFN) sont les actions à développer en priorité pour résoudre ces déficits structurels.

QUALITÉ DE LA RESSOURCE EN EAU : QUELS ENJEUX EN BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ ?

En Bourgogne-Franche-Comté, seulement 28% des eaux superficielles sont en bon à très bon état écologique. Le déclassement est majoritairement dû au mauvais état morphologique des cours d’eau. Concernant l’état chimique, 70% des eaux superficielles et souterraines sont en bon état chimique. Pour les eaux superficielles qui ne sont pas en bon état, on observe une pollution très majoritaire par les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) puis par les pesticides. Pour les eaux souterraines, la pollution majoritaire est due aux pesticides et aux nitrates.  

Il ressort de cette analyse 2 enjeux prioritaires dans la région, la restauration des milieux aquatiques et la réduction des pollutions diffuses agricoles. Ces 2 priorités ne doivent pas faire oublier la mise en conformité par rapport aux Eaux Résiduaires Urbaines (ERU) des petites Stations de Traitement des Eaux Usées (STEU) pour lesquelles le transfert de compétences eau et assainissement à l’échelle intercommunale est l’une des clés de la réussite. Des actions sur les micropolluants sont également à mener pour les HAP et les métaux dans le cadre des actions de Recherche des Substances Dangereuses pour l’Eau (RSDE). 




}