Vote de la loi immigration : indignation de la gauche en Côte d’Or

Après l’adoption de la loi immigration ce mardi soir à l’assemblée nationale, la gauche fustige un texte qui a été modifié par la droite et qui satisfait l’extrême droite. Le mouvement des jeunes socialistes de Côte d’Or et le syndicat Solidaires 21 ont réagi ce mercredi.

20 décembre 2023 à 11h09 par Fabrice Aubry

La loi immigration a été votée et adoptée ce mardi soir à l'assemblée nationale
La loi immigration a été votée et adoptée ce mardi soir à l'assemblée nationale
Crédit : Photo d'illustration K6FM

La loi immigration, cheval de bataille du gouvernement depuis plusieurs semaines, a donc finalement été adoptée ce mardi soir par l’assemblée nationale à l’issue d’un examen réalisé en commission mixte paritaire. L’exécutif affiche sa satisfaction mais un gros malaise s’est installé puisque cette loi a été adoptée notamment grâce au vote des députés du Rassemblement national, et certains députés de la majorité ont voté contre. Le ministre de la santé, Aurélien Rousseau, qui n’était pas d’accord avec le texte, a présenté sa démission.

La gauche fustige une loi jugée trop à droite. Des réactions se font entendre partout en France, et notamment en Côte d’Or. Ci-dessous le communiqué du mouvement des jeunes socialistes du département : 

 

« Aujourd’hui, au-delà de tous les désaccords que nous avons avec son projet présidentiel, une limite est franchie. Être progressiste c’est être humaniste. Sur les aides sociales d’abord. Beaucoup d’étrangers dans notre pays travaillent, dans des secteurs en tension, mais pas que. En travaillant, ces salariés paient des cotisations, participent à la création de richesse, au développement économique de nos villages, de nos villes, de notre pays. Avec cette loi, ils devront attendre 30 mois avant de pouvoir prétendre percevoir des aides sociales. Les mêmes devoirs mais pas les mêmes droits. Sur les quotas ensuite. Probablement inconstitutionnels, la majorité présidentielle à acceptée d’introduire la question des quotas dans cette loi. Chaque année, le Parlement choisira arbitrairement donc le nombre d’étrangers qui pourront entrer sur le territoire, pas un de plus.

Pour ce qui est de la santé et de l’Aide Médicale d’État, ici encore, la majorité présidentielle s’est vendu au parti “Les Républicains” (qui, nous le rappelons, ont un chef qui déclarait préférer Zemmour à Macron en 2022) en acceptant une “réforme” en 2024. Évidemment, cette réforme n’aura que pour but de restreindre et d’alléger le dispositif, contre toutes les questions d’humanité et de santé publique.  La majorité présidentielle a aussi flanché sur le droit du sol en concédant la fin de l'obtention automatique de la nationalité française à la majorité pour les personnes nées en France de parents étrangers : il faudra désormais que l'étranger en fasse la demande entre ses 16 et 18 ans. Le durcissement des conditions du regroupement familial avec notamment une durée de séjour du demandeur portée à 24 mois (contre 18), la nécessité de ressources « stables, régulières et suffisantes » et le fait de disposer d'une assurance maladie, ainsi qu'un âge minimal du conjoint de 21 ans (et plus 18). Et puis, surement parce que ce Gouvernement n’en avait surement pas fait assez contre les étudiants, cette loi, sur demande de la droite, vient s’attaquer encore aux étudiants étrangers avec l’instauration d’une caution. Chaque étudiant étranger devra deposer une caution pour étudier en France, véritable rupture d’égalité.

Sur la déchéance de nationalité, no comment :  Le barrage républicain a sauté, nos valeurs, celle de la France sont affaiblies. »

 

Le syndicat « Solidaires 21 » a également réagi :

L’Assemblée nationale vient d’adopter ce texte après des tractations politiciennes organisées par le gouvernement tandis que l’extrême-droite jubile. Il reflète la volonté du gouvernement de stigmatiser une fois de plus les immigré·es et développe un climat nauséabond vis-à-vis des étranger·es, malgré les promesses de “digue contre l’extrême-droite” d’Emmanuel Macron en mai 2022. La journée du 19 décembre a franchi un nouveau cap. Le gouvernement a décidé de faire adopter une loi reprenant les pires positions de l’extrême-droite sur la préférence nationale, sa négation du droit du sol et des droits des travailleuses et travailleurs étranger·es. Le problème n'est pas d'adopter le projet de loi avec ou sans les voix de l'extrême droite. C'est bien son contenu, qui permet qu'il soit voté par l'extrême droite. 




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