53% des recrutements de cadres jugés difficiles par les entreprises dans la région

Selon l’APEC (l'association pour l’emploi des cadres), en Bourgogne-Franche-Comté, les entreprises estiment que 53% des embauches de cadres vont s’avérer difficiles (contre 51% au national) ces prochains mois. Des tensions qui sont particulièrement marquées pour les métiers de l’informatique, de la production industrielle-chantier et des études R&D.

7 novembre 2022 à 18h45 par la rédaction

Les entreprises estiment que 53% des embauches de cadres vont s’avérer difficiles
Les entreprises estiment que 53% des embauches de cadres vont s’avérer difficiles
Crédit : Photo d’illustration INSEE

Malgré l’incertitude générée par la dégradation du contexte économique liée à la crise inflationniste, les  prévisions de recrutements restent bien orientées avec 5 700 emplois cadres attendus en Bourgogne-Franche-Comté en 2022. Cette prévision est confortée par le volume des offres d’emplois du 3eme trimestre, en hausse de 32 % par rapport à l’avant-crise. Sans surprise en lien avec le tissu économique régional, les entreprises recherchent en priorité des cadres en études R&D (20%), production industrielle-chantier (18%) et des commerciaux (17%), fonctions dans lesquelles le manque de candidats et candidates est le plus important. 

Les cadres de Bourgogne-Franche-Comté sont, pour leur part, largement confiants

47 % des cadres en activité estiment être en mesure de trouver facilement un nouveau poste en cas de changement d’entreprise. Le rapport de force semble particulièrement favorable aux cadres de la production industrielle-chantier (70%), et aux cadres informaticiens (60%). Les cadres de l’exploitation tertiaire, notamment dans les métiers des sphères sociales et médicales, sont également très confiants. 

Une région qui pâtit de sa situation géographique

Plusieurs départements de Bourgogne-Franche-Comté subissent l’attractivité des régions limitrophes. C’est le cas de l’Yonne, de la Saône-et-Loire et du Territoire de Belfort qui sont respectivement voisins de l’Île-de-France, du nord-est de la région Auvergne-Rhône-Alpes et de l’Alsace. Dans ces territoires voisins à forte densité économique, les opportunités d’emploi y sont plus nombreuses et les perspectives d’évolution professionnelle et salariale parfois plus favorables. Dans le même registre, la proximité de la Suisse représente une concurrence pour certaines entreprises franc-comtoises qui peinent à attirer et à retenir les cadres à forts potentiels. 

Des caractéristiques économiques et territoriales qui sont sources de difficultés

En lien avec ses spécificités sectorielles et territoriales, la région compte proportionnellement moins de cadres que d’autres territoires disposant d’une grande métropole. Dès lors, lorsqu’une entreprise du secteur privé cherche à recruter une personne fortement qualifiée et/ou expérimentée, les compétences recherchées peuvent manquer localement. Ce défi cit est accentué par le départ de jeunes diplômés bourguignons et francs-comtois cherchant à occuper des emplois dans d’autres régions plus denses économiquement. De plus, nombre de salariés de la région occupent un poste dans le tertiaire non-marchand (35 %), c’est-à-dire essentiellement dans la sphère publique. Le secteur public se caractérisant par de faibles opportunités de mobilité vers le secteur privé, la possibilité pour les entreprises d’y trouver les compétences dont elles ont besoin est donc restreinte. La solution peut venir de cadres en provenance d’autres régions. Se posent alors des questions de différences salariales et d’emploi du conjoint, surtout dans les bassins présentant des caractéristiques sectorielles marquées ou à faible densité économique. 




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