Dijon honore Robert Badinter : les mots forts de Nathalie Koenders

À l’occasion de l’entrée de Robert Badinter au Panthéon, la Ville de Dijon a officiellement renommé la place du Palais en son honneur. Lors d’une cérémonie ce jeudi 9 octobre, Nathalie Koenders a salué l’héritage d’un homme de justice, lié à Dijon, et rappelé la portée universelle de ses combats pour l’humanité et le droit.

Publié : 10 octobre 2025 à 9h00 par Quentin Toneatti

Nathalie Koenders a rendu hommage à Robert Badinter ce jeudi 9 octobre à Dijon.
Nathalie Koenders a rendu hommage à Robert Badinter ce jeudi 9 octobre à Dijon.
Crédit : K6FM

C’est avec « une immense émotion » et une « infinie révolte » que Nathalie Koenders, maire de Dijon, a ouvert son discours en rendant hommage à Robert Badinter. Des mots prononcés à l’occasion de l’inauguration du nouveau nom place du Palais - Robert Badinter, ce jeudi 9 octobre 2025. Une date hautement symbolique : 44 ans jour pour jour après l’abolition de la peine de mort, combat historique mené par l’ancien garde des Sceaux.

Avant même d’évoquer le fond de la cérémonie, Nathalie Koenders a fermement condamné un événement survenu quelques heures auparavant : la profanation de la tombe de Robert Badinter, à Bagneux, la qualifiant de « geste lâche et indigne » que « la ville de Dijon condamne avec la plus grande force ».

Un héritage profondément ancré à Dijon

Figure majeure du XXe siècle, Robert Badinter a laissé une empreinte forte à Dijon. Une ville où il enseigna au début de sa carrière universitaire et où il plaida, en 1979, pour sauver Jean Portais de la guillotine. « Des amphithéâtres de l’Université de Dijon [...] au prétoire de la cour d’assises », il y a marqué les esprits par ses mots et ses combats.

La décision de renommer la place du Palais n’est donc pas anodine. C’est, selon Nathalie Koenders, « un appel à rester fidèle à l’idéal de Justice », une manière d’inscrire dans la pierre l’exigence morale de cet homme de loi et de conviction.

Le combat d'une vie 

Robert Badinter restera dans l’histoire comme « le combattant, je dirai même l’avocat, de l’Abolition », a rappelé Nathalie Koenders. L’abolition de la peine de mort, en 1981, fut pour lui « bien plus qu’une victoire politique et législative. » 

Citée par la maire, la formule de Victor Hugo prend un relief particulier : « Heureux si l’on peut un jour dire de lui : en s’en allant il emporta la peine de mort ». Ces mots résonnent avec d’autant plus de force que ce même ouvrage, Choses vuels, fait partie des cinq objets que Robert Badinter a emportés symboliquement avec lui au Panthéon.