Le préfet dénonce les violences de la manifestation dijonnaise

Après l’annonce ce jeudi d’Elisabeth Borne de recourir à l’article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites, des rassemblements se formés dans plusieurs villes françaises pour protester contre cette décision. A Paris, mais aussi à Dijon, la manifestation a dégénéré et plusieurs dégradations ont été commises.

17 mars 2023 à 8h53 par Fabrice Aubry

Le préfet a tenu à dénoncer les violences de la manifestation dijonnaise
Le préfet a tenu à dénoncer les violences de la manifestation dijonnaise
Crédit : Photo archive K6FM

Environ 700 personnes ont manifesté ce jeudi soir dans le centre-ville de Dijon pour protester contre le recours du gouvernement au 49.3. Ce rassemblement, contrairement aux précédentes manifestations contre la réforme des retraites, n’était pas déclaré en préfecture et s’est déroulé sous l’œil attentif de la police. Très vite, les choses ont dégénérées : des mannequins aux effigies d’Emmanuel Macron et du reste du gouvernement ont été brulés place de la République. Il y a aussi eu des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre qui ont répliqués à coup de gaz lacrymogène. Des poubelles ont été renversées et incendiées et certains manifestants ont même mis le feu aux grilles du palais des Ducs. Le maire de Dijon, François Rebsamen, a réagi : 

"Je condamne ces actes avec fermeté. Ils n'ont rien à voir avec l'esprit de responsabilité dont ont fait preuve les organisations syndicales, que je tiens à saluer, lors des journées de mobilisation intersyndicales déclarées. Dans un contexte politique inédit et difficile, je lance un appel au calme. Je tiens à remercier la police nationale et la police municipale, mais aussi  les services municipaux qui ont assuré le nettoyage de la ville. Si le droit à manifester et la contestation pacifique sont légitimes en démocratie, la dégradation et les incendies ne sont pas acceptables." 

Le préfet de Côte d’Or, Franck Robine, a également condamné ces violences dans un communiqué :  

« Le préfet condamne fermement ces débordements inacceptables et les violences commises qui sortent du cadre républicain. À l’occasion de ce rassemblement, un mannequin à l‘effigie du président de la République a été mis à feu. Le préfet portera plainte au nom de l’État. Il salue l’engagement des hommes et des femmes de la DDSP 21 et du SDIS 21 mobilisés pour assurer la sécurité et maintenir l’ordre. Il les remercie pour la rapidité et la réactivité dont ils ont preuve malgré les dangers graves auxquels ils sont exposés ».

Le syndicat Solidaires 21 réagit également

Le syndicat Solidaires 21 a tenu également à réagir dans la soirée :

« Le communiqué de la Préfecture apparaît dès lors comme surréaliste. En effet, ce dernier condamne et annonce porter plainte contre une organisation syndicale, alors que les forces répressives à sa botte ont mis en danger des manifestant.e.s et la population, comme ce fut le cas dans la rue Monge, en chargeant à tout va, en mettant le feu à des voitures du fait de galets de lacrymogènes lancés sans discernement, etc. Malgré cela et dans la joie, des centaines de manifestant.e.s ont continué leur déambulation dans les rues dijonnaises. Notre organisation syndicale a fait le choix de protéger les manifestant.e.s en ouvrant sa porte au cortège. Face à cette solidarité, les forces policières ont décidé d’assiéger la maison des syndicats ne permettant pas la sortie dans le calme des camarades. Néanmoins et comme toujours, la solidarité est notre arme. Nous nous engageons à soutenir solennellement l’organisation syndicale attaquée par le préfet. Dès demain, nous appelons à multiplier les actions de blocage et de manifestation. » 




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