Les agriculteurs de Côte-d'Or fulminent contre le Conseil régional

Un an après leur mobilisation devant le Conseil régional à Dijon, les agriculteurs de Bourgogne-Franche-Comté dénoncent toujours une situation figée concernant le versement des aides européennes du FEADER. À l’arrêt depuis plusieurs mois, les paiements attendus n’ont toujours pas été débloqués, malgré les engagements pris et les promesses répétées.

Une crise administrative persistante

Depuis que le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté a récupéré la gestion des fonds européens agricoles en 2023, les retards se sont accumulés. Le syndicat Jeunes Agriculteurs Bourgogne-Franche-Comté (JABFC) tire la sonnette d’alarme, dénonçant une administration « désorganisée » et incapable d’apporter des réponses concrètes.

Dans un communiqué diffusé ce mardi 14 octobre, le ton est sans équivoque : « Un an après les mobilisations, la situation reste accablante pour les agriculteurs ». Les blocages concernent tous les types de dispositifs, qu’il s’agisse de la transition agroécologique, de la diversification des exploitations, des investissements ou encore de la dotation jeunes agriculteurs.

Des chiffres accablants

Le communiqué rappelle des données préoccupantes fournies par le Conseil régional lui-même :

• 0 convention finalisée sur 254 dossiers déposés pour la « transition agroécologique »

• 0 convention également sur les 172 dossiers « diversification » depuis 2023

• Aucun paiement réalisé pour les années 2023 et 2024 sur 465 dossiers « investissement »

• Et aucune convention actée en 2025 malgré 351 dossiers déjà déposés

Seule la « Dotation Jeunes Agriculteurs » commence à être versée, mais les anomalies logicielles persistantes continuent de ralentir son traitement expliquent les agrilcuteurs. .

Le malaise grandit dans le monde agricole

Au-delà des chiffres, c’est la lassitude et l’incompréhension qui dominent chez les professionnels du secteur. « Des années de patience » face à une autorité de gestion perçue comme « passive » et « sclérosée ». Le syndicat dénonce aussi des réunions jugées inutiles : « riches en palabres chronophages », elles n’auraient permis, selon les JA, que de « faire gagner du temps à la Région, pendant que les hommes et femmes engageaient en perdaient ».

Les consultations en cours sur l’enveloppe “Natura 2000” sont elles aussi critiquées, les représentants agricoles estimant ne pas être véritablement écoutés : « Nos recommandations ne sont jamais appliquées », déplorent-ils.

Vers une nouvelle mobilisation ?

Pour l’heure, aucun nouveau rassemblement n’est annoncé, mais le syndicat Jeunes Agriculteurs se dit prêt à revenir sur le devant de la scène si la situation ne se débloque pas rapidement. « Nos exploitations ont besoin de nous, mais nous nous réservons la possibilité de revenir siéger boulevard de la Trémouille », préviennent-ils.