Cinéma Darcy : Violente charge des élus de Dijon contre la propriétaire

Quelques heures après la validation des projets de cinémas sur la future Cité de la Gastronomie de Dijon, deux élus dijonnais ont demandé à la propriétaire du Darcy, Sylvie Massu, d'arrêter de prendre la Cité de la Gastronomie comme "excuse" pour justifier les nombreux problèmes de ses cinémas au centre-ville.

20 mars 2017 à 8h55 par 45

K6 FM

Quelques heures après la validation des projets de cinémas sur la future Cité de la Gastronomie de Dijon, deux élus dijonnais ont demandé à la propriétaire du Darcy, Sylvie Massu, d'arrêter de prendre la Cité de la Gastronomie comme "excuse" pour justifier les nombreux problèmes de ses cinémas au centre-ville.

C'est ce qu'on appelle passer à l'offensive. François Deseille, adjoint à la ville de Dijon sur le projet de la Cité de la Gastronomie,  et l'adjointe à la culture Christine Martin ont conjointement publié ce week-end une missive envers Sylvie Massu, propriétaire de deux cinémas au centre-ville (Le Darcy et l'Olympia), lui reprochant de prendre le projet de la Cité comme excuse pour expliquer les problèmes de ses cinémas. La propriétaire est en effet une opposante de longue date à l'installation de deux cinémas sur le site de la future Cité de la Gastronomie, celle-ci ayant été actée vendredi par la CNAC (voir). Sylvie Massu, soutenue par des élus de l'opposition au Conseil Municipal, y voit un coup fatal porté à la fréquentation de ses cinémas.

Voilà ce que les élus ont répondu :

« Nous nous posons la question : Madame Massu n'est-elle pas tout simplement en train, pour des raisons personnelles et politiciennes, d'organiser la fermeture du cinéma Darcy sous prétexte de la Cité de la gastronomie ? Mais la mauvaise foi a ses limites.
Premièrement, l'étude de la Direction régionale des Affaires Culturelles, obligatoire avant tout nouveau projet cinématographique expose clairement que la fermeture du cinéma Devosge, simultanée à l'ouverture de la Cité de la gastronomie, produira un report de spectateurs vers le Darcy et donc une augmentation prévisionnelle de 6% du nombre de spectateurs.
Deuxièmement, le Darcy n'est pas aux normes, et ce depuis des années, et la Cité de la gastronomie n'y est pour rien.
Troisièmement : qui, où, quand a-t-on entendu parler d'une quelconque volonté de Madame Massu d'investir au centre-ville de Dijon ? Bien au contraire, c'est à Saint-�?tienne qu'elle a choisi de réaliser ses plus récents investissements.
Quatrièmement : les Dijonnais savent-ils, alors même que Madame Massu faisait distribuer dès décembre dernier des pétitions contre la mort des cinémas en centre-ville, qu'elle demandait au tribunal de commerce de placer sa société en procédure de sauvegarde ? Est-ce la Cité de la gastronomie - alors qu'elle ne verra le jour que dans deux ans - qui peut en être tenue responsable ?

Madame Massu est propriétaire de l'un des joyaux emblématiques du patrimoine cinématographique de Dijon, voire de France. Au contraire de se plaindre, nous considérons que cela devrait lui imposer des devoirs, celui d'un équipement aux normes, celui de maintenir et développer ce patrimoine. Mais qu'elle se rassure. L'attachement des Dijonnais au Darcy va au-delà de sa personne. Envisage-t-elle de réserver au Darcy le même sort que celui de l'Alhambra ? La fermeture du Darcy serait incompréhensible et nous paraît inenvisageable.
�? Dijon, comme dans toutes les villes de France, le cinéma anime toutes les passions et c'est tant mieux. �? Dijon, peut-être davantage qu'ailleurs, on aime le cinéma, les nombreux festivals, les rencontres nationales des auteurs réalisateurs producteurs (ARP) implantées ici depuis 10 ans en témoignent. Qui peut, sérieusement, croire que la municipalité de Dijon souhaite la mort du cinéma en centre-ville alors que c'est justement son renouveau et son avenir dont nous nous préoccupons et pour lesquels nous agissons ? Le rôle d'une municipalité n'est pas de prendre parti pour tel ou tel exploitant, mais au contraire de s'assurer de la qualité de l'offre, de sa diversité et de son accessibilité.
Nous invitons les Dijonnais à la réflexion : à coup sûr, l'ouverture d'un multiplexe à la Toison d'Or aurait tué le cinéma de centre-ville alors que l'implantation des cinémas à la Cité de la gastronomie en écarte désormais définitivement la perspective. Pour les cinéphiles de Dijon et les amoureux de l'Eldorado et de l'art et essai en particulier, c'est une bonne nouvelle.»

La réponse de Sylvie Massu ici : « Je devrai fermer le Darcy»

Yoann Olid


}