De plus en plus de salariés dijonnais inquiets d'aller travailler

En pleine crise sanitaire liée à l’épidémie du COVID19, de nombreux salariés et syndicats dijonnais s’inquiètent devant leur obligation de devoir aller travailler.

24 mars 2020 à 7h26 par Fabrice Aubry

K6 FM
Crédit : Photo dillustration INSEE

C’est le difficile équilibre que tente de trouver le gouvernement : faire respecter au maximum les règles de confinement, tout en essayant de maintenir une activité économique dans le pays, et donc demander à certaines entreprises de maintenir une activité et demander aux salariés d’aller travailler. 

Sur ce sujet, le secteur des travaux publics s’est positionné la semaine dernière, notamment par la voix de Vincent Martin, le président de la fédération régionale

Ce lundi, le syndicat CGT métallurgie de Bourgogne-Franche-Comté a demandé à ce que les entreprises non vitales soient mises à l’arrêt : 

« Dans la métallurgie nous constatons que des milliers de salariés sont obligés de se rendre dans leurs entreprises. Or, d’une part, dans bien des cas la santé de ces salariés n’est pas assurée, notamment par l’absence de moyens de protections, qui font également cruellement défaut à nos soignants. De l’autre nous constatons que ces usines encore ouvertes ne produisent pas, pour la plupart, des biens actuellement vitaux au pays. Pour la métallurgie CGT c’est une situation intolérable et irresponsable. Dans les entreprises la seule priorité doit être la santé des salariés ! Nous demandons l’arrêt immédiat de toutes les entreprises dont les productions ne sont pas vitales dans la période à la population. »

 

Le syndicat CGT de Safran Dijon se positionne également

Après une période de fermeture de trois jours pour un nettoyage approfondi et une désinfection des locaux, la direction Safran a décidé la reprise du travail ce lundi dans ses locaux dijonnais avec un effectif de 45% physiquement présent, soit 150 personnes environ. Le syndicat CGT Safran de Dijon s’est positionné vis-à-vis de cette situation :  

« Une telle décision face à cette crise sanitaire est pour nous élus CGT une aberration. De nombreux salariés sont déjà angoissés à l'idée de se retrouver lundi dans l'entreprise sans aucune garantie pour leur santé. En effet après une si courte période de fermeture, sachant que le pic de l'épidémie reste à venir selon les médecins, la direction s'apprête tout simplement à réintroduire le virus dans l'entreprise. Plus inquiétant encore, les salariés ayant été en contact avec une personne malade ou potentiellement malade peuvent reprendre le travail eux aussi, pas de contre-indications selon la direction, juste un contrôle de leur température le matin.

Le double discours du gouvernement n'aide pas trop à y voir clair, et n'est pas plus rassurant. Le confinement OUI, mais pas au sacrifice de l'économie, mais celui des travailleurs peut être malgré les appels du monde médical ? Les dirigeants de Safran se sont donc empressés de remettre tout le monde au boulot ! Encore hier lors d'un CSE extraordinaire qui s'est tenu par téléphone, l'économie et la santé financière était au centre des débats ». 




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