La Bourgogne-Franche-Comté compte 129 600 résidences secondaires

Dans un communiqué publié cette semaine, l’INSEE de Bourgogne-Franche-Comté fait le point sur le nombre de résidences secondaires dans la région, et l’origine de leurs propriétaires.

28 février 2021 à 12h30 par la rédaction

K6 FM
Crédit : Photo dillustration K6FM

La Bourgogne-Franche-Comté compte 129 600 résidences secondaires en 2017. Elles représentent 8 % de l’ensemble des logements. Cette proportion est un peu plus faible qu’en moyenne en France métropolitaine, 9 %. Elle varie de 4 % dans le Grand Est à 29 % en Corse. Les résidences secondaires constituent 70 % de l’offre d’hébergement touristique dans la région, comme au niveau national. Leurs propriétaires occupent leur bien pour les loisirs, les week-ends ou les vacances. Ils peuvent également le louer, pour une courte durée, comme lieu de villégiature. Certains en font un pied-à-terre professionnel ou hébergent ponctuellement un membre de leur famille.

Un propriétaire sur deux habite dans une autre région française, surtout en Île-de-France

La majorité des propriétaires de résidences secondaires en Bourgogne-Franche-Comté n’habitent pas la région. Un sur deux réside dans une autre région française, essentiellement en Île-de-France.

Ainsi, 38 200 Franciliens possèdent un bien dans la région, majoritairement dans l’Yonne et dans la Nièvre. Cette forte présence s’explique essentiellement par des liens de proximité géographique, la plupart d’entre eux n’étant pas originaires de Bourgogne-Franche-Comté.

Près de 10 % vivent à l’étranger, un peu moins qu’au niveau national. Cette part est deux fois plus forte qu’en Pays de la Loire et Centre-Val de Loire et deux fois moins qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les Néerlandais et les Suisses sont les plus nombreux. La Bourgogne-Franche-Comté est ainsi au 1er rang des régions françaises pour la part de résidences secondaires dont les propriétaires vivent aux Pays-Bas (2,4 %). Elle est au 2e rang, derrière Auvergne-Rhône-Alpes, pour la part de propriétaires résidant en Suisse (2,7 %). Les autres propriétaires étrangers vivent au Royaume-Uni, en Allemagne ou en Belgique. La position géographique de la région et un prix du foncier abordable la rendent relativement attractive pour les ménages en quête de calme et de nature. Lors de leurs séjours, ceux-ci consomment des biens et services et alimentent ainsi l’économie présentielle du territoire.

Une résidence secondaire souvent à proximité pour les propriétaires natifs et habitant la région

Quatre propriétaires de résidences secondaires sur dix en Bourgogne-Franche-Comté habitent également dans la région, une proportion plus faible qu’en moyenne nationale. Ils sont très souvent nés en Bourgogne-Franche-Comté et habitent à proximité de leur résidence secondaire : un sur deux à moins d’une heure et près de 30 % dans la même commune. Ils ont sans doute encore des attaches familiales, amicales et, pour certains, cette résidence secondaire est issue d’un héritage. Proximité géographique et lien affectif peuvent faciliter l’occupation saisonnière de la propriété, son entretien ou sa location à des particuliers. Ceux-ci utilisent de plus en plus des plateformes d’échanges entre hôtes et voyageurs sur internet pour réserver leur hébergement estival. Les locations saisonnières viennent ainsi abonder l’offre en ligne d’hébergements touristiques proposés dans notre région : les sites Airbnb et Abritel HomeAway, leaders sur le marché en ligne, ont proposé 13 500 offres en 2018 (source : Bourgogne-Franche-Comté Tourisme).

Des propriétaires de résidences secondaires plus aisés que les résidents

Les ménages détenteurs de résidences secondaires et qui vivent habituellement en France sont bien plus aisés que l’ensemble des ménages. En Bourgogne-Franche-Comté, la moitié à un niveau de vie supérieur aux revenus des 20 % des ménages les plus aisés de la région. Leurs séjours dans leur lieu de villégiature sont susceptibles de générer des dépenses quotidiennes ou liées à des travaux d’entretien et d’amélioration de leur habitat, favorisant ainsi le développement économique des territoires concernés. Les inégalités de revenus entre propriétaires de résidences secondaires et résidents sont moins marquées qu’en moyenne en France. La Bourgogne-Franche-Comté se classe même au 3e rang des régions françaises où elles sont les plus faibles. Par ailleurs, les propriétaires sont moins aisés qu’en moyenne en France. Parmi les détenteurs de résidences secondaires de 60 ans ou plus, 17 % ont un revenu annuel disponible d’au moins 60 000 euros en 2017, soit 3 points de moins qu’au niveau national. Dans la région, l’achat d’une résidence secondaire peut être facilité par le prix moins élevé de l’immobilier. Néanmoins, dans les territoires où le marché du logement est plus tendu, comme ceux de la bande frontalière avec la Suisse ou encore de l’agglomération dijonnaise, l’attrait pour la résidence secondaire peut engendrer des tensions supplémentaires. Il peut stimuler les prix à la hausse et obliger les résidents aux revenus modestes à s’éloigner de leur territoire d’origine.

Plus âgés et très souvent propriétaires de leur résidence principale

En Bourgogne-Franche-Comté comme en France métropolitaine, les détenteurs de résidences secondaires sont plus âgés que les propriétaires résidents. À la retraite ou proche de l’être, les deux tiers ont au moins 60 ans contre à peine la moitié des propriétaires de résidence principale. Dans la région, seuls 6 % ont moins de 40 ans : la grande majorité vit en couple avec au moins un enfant, réside dans la région et dispose d’un revenu plus faible que celui de leurs aînés. Les propriétaires de résidences secondaires sont pour la plupart également propriétaires de leur résidence principale. Qu’ils vivent quotidiennement en appartement ou en maison, leur résidence secondaire est beaucoup plus souvent une maison qu’en moyenne en France métropolitaine, 80 % contre 58 %. La région, au caractère rural et agricole, offre un parc résidentiel qui répond à des besoins d’espace. Il est composé essentiellement de maisons souvent spacieuses. En 2020, lors du premier confinement de la population française lié à l’épidémie de la Covid 19, des Franciliens sont venus s’installer quelques semaines dans leur résidence secondaire notamment dans l’Yonne et la Nièvre. 




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