La fédération des jeunes agriculteurs bourguignons met les choses au clair

La fédération des jeunes agriculteurs de Bourgogne Franche-Comté a tenu ce lundi à donner son point de vue sur la politique d’une entreprise agroalimentaire de la région. Ci-dessous le communiqué.

19 octobre 2020 à 16h32 par la rédaction

K6 FM
Crédit : F�d�ration des jeunes agriculteurs BFC

« Il nous est venu aux oreilles une énième aberration quant à la conduite d'une alimentation "responsable". Et ce fait nous touche d'autant plus qu'il vient d'une entreprise de chez nous, en Bourgogne Franche-Comté, dans le Jura. L'entreprise Bel, née il y a longtemps dans le Jura pour produire des fromages à partir du lait collecté localement a décidé de passer 50% de sa gamme en gamme "végétale", pour des raisons environnementales.

Face à toutes ces aberrations, nous ne pouvons que réagir. Il n’est pas question ici de dicter une quelconque conduite alimentaire mais tout simplement d’éclairer plus concrètement tout ce que cela sous-entend. Remplacer le lait de vache par du lait de coco ou du lait de soja, tout en maintenant une appellation de fromage n’est pas claire et pas honnête. Remplacer de la viande par du soja et appeler le résultat un steak végétal n’est pas plus transparent. La seule chose qui est claire est la volonté de répondre à un phénomène qui prend de l’ampleur mais à quel prix ?

Au prix de la rupture d’un tissu territorial et local, au prix d’aliments dont la complexité de la composition n’a d’égal que le goût original qu’on cherche à calquer. Au prix d’arguments environnementaux vendeurs qui n’ont de sens que dans la tête de ceux qui ne réfléchissent pas…

Quoi de mieux pour l’environnement que des produits qui sont créés sur place, avec une traçabilité et un mode de production à la française qui garantit une qualité bien au-delà de ce qu’on peut imaginer ? Quoi de mieux pour la santé qu’un ingrédient produit localement par une agriculture responsable et soumise à des contraintes environnementales et sanitaires strictes ?

Aujourd’hui les pâturages français contribuent efficacement au combat contre le réchauffement climatique, par leurs captations du carbone. La déforestation amazonienne qui permet d’apporter une la protéine végétale sur le continent européen est un désastre à l’échelle mondiale. C’est pourquoi consommer français, local et de saison agira bien mieux sur le réchauffement climatique que de faire importer des protéines végétales pour des raisons faussement écologiques.

Quelques soient vos régimes alimentaires, pour assurer une alimentation qui a du sens écologique, social, territorial et sanitaire, regardez ce que vous avez dans vos assiettes, soyez attentifs à la composition et réfléchissez à ce que tout cela sous-entend. Quelques soient vos régimes alimentaires, manger français est un gage de développement durable. » 




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