Le CHU recherche des personnes addict au tabac, aux jeux, ou à l’alcool

Le service d’addictologie du CHU de Dijon a mis en place plusieurs protocoles de recherche pour accompagner les personnes vulnérables dans la diminution de leur usage. L’objectif est d’évaluer l’efficacité de la stimulation transcrânienne sur la réduction de la consommation pour trois types d’addictions : alcool, tabac et jeux sur Internet. Un appel à volontaires est lancé dans ce cadre.

Publié : 16 avril 2021 à 8h20 par la rédaction

K6 FM
Crédit : Photo dillustration K6FM

Le confinement dû à la crise sanitaire a été à l’origine de maintes répercussions sur les comportements addictifs chez les français. Les personnes les plus vulnérables sont de plus en plus touchées. L’étude BVA-Addictions menée par France l’Association Addictions France, a révélé que plus d’un consommateur sur trois a nettement augmenté sa consommation de tabac, cannabis et/ou médicaments psychotropes depuis le début de l’épidémie... Les écrans ne sont pas en reste, pour la population générale comme pour les publics les plus fragilisés par la crise.

La stimulation transcrânienne : point sur la recherche médicale

La Stimulation magnétique transcrânienne répétée (SMTr) et la Stimulation transcrânienne à courant continu (STCC) sont deux techniques de stimulation cérébrale non invasives. Le principe est de modifier l’excitabilité neuronale sur des régions précises du cortex cérébral. La SMTr est un traitement efficace dans les troubles dépressifs résistants. Simples, sûres, sans prémédication et sans danger, les séances de stimulation transcrânienne sont réalisées en ambulatoire, donc sans hospitalisation, et ne durent qu’une dizaine de minutes. Des données récentes suggèrent que ces techniques auraient un intérêt en addictologie. Elles permettraient en cas d’addiction de diminuer le fort désir de consommer (craving) et d’améliorer les processus de prise de décision conduisant alors à une diminution d’impulsivité et de la prise de risque. Si, aujourd’hui, diverses études ont été publiées en addictologie, celles-ci ont été réalisées sur des petits effectifs de patients. Par ailleurs, l’efficacité à long terme des stimulations sur les addictions reste à démontrer.

Les protocoles de recherche du CHU Dijon Bourgogne

Afin d’évaluer l’intérêt de la stimulation transcrânienne dans les addictions, le service d’Addictologie du CHU Dijon Bourgogne mène actuellement quatre protocoles de recherche. Ceux-ci concernent trois types d’addictions :

L’alcool => études « Redstim » et « Alcostim »

L’usage pathologique des jeux sur Internet => étude « StimNet »

Le tabac => étude « Tabacstim II »

Pour l’ensemble de ces protocoles, les équipes sont toujours à la recherche de volontaires motivés pour réduire leur consommation ou utilisation. Les intéressés peuvent contacter directement le service : 03 80 29 37 69 ou coralie.allard@chudijon.fr

Focus : l’étude « StimNet »

Les mesures de restrictions imposées par le gouvernement, et en particulier le confinement, ont bouleversé les habitudes de vie et de travail chez les français. Les jeux en ligne sont vite devenus le premier refuge des jeunes qui ont vu de leurs comportements addictifs à l’écran s’intensifier du fait du manque d’activités collectives et de distractions.

La fréquentation des jeux sur internet est en tendance depuis quelques années. Il s’agit d’un trouble encore nouveau, qui a été décrit pour la première fois en 2013 mais qui reste peu connu et peu documenté. Ce comportement addictif s’est largement intensifié et diversifié au cours des dernières années. Ses conséquences sur le développement cognitif et social sont encore mal identifiées. On parle d’usage pathologique dès lors que des répercussions scolaires, professionnelles, familiales ou encore sociales peuvent être constatées.

L’étude StimNet, fruit d’une collaboration entre la SEDAP* et le service d’addictologie du CHU Dijon Bourgogne, s’adresse à toute personne de 12 ans et plus, présentant une utilisation excessive des jeuxvidéos sur Internet et motivée pour diminuer ou arrêter cette activité. Elle a pour objectif d’évaluer l’efficacité de la stimulation cérébrale sur ce trouble.

Plus particulièrement, les personnes susceptibles de participer à ce protocole :

Sont préoccupées de manière excessive par les jeux vidéo sur Internet, hors-jeux avec gains d’argent Ne sont pas parvenues à arrêter ou à réduire leur usage des jeux en ligne malgré diverses tentatives Voient leur vie sociale, familiale, professionnelle et/ou scolaire modifiée par cette activité Poursuivent la pratique de cette activité malgré les conséquences négatives

Utilisent cette pratique pour soulager une humeur négative, de l’anxiété, de la culpabilité… 




}