Quel est le véritable prix de l'eau à Dijon ?

Tout le monde ne semble pas d'accord avec les annonces du Maire lors du dernier conseil Métropolitain... Voici un communiqué de presse du "Groupe Construire Dijon Autrement"

14 janvier 2019 à 14h38 par Redaction

K6 FM
Crédit : metropole-dijon.fr

L’eau de Dijon est une des plus chères de France et risque de le rester.

Les annonces faites par le maire sur une baisse progressive du tarif pour arriver à 3.86 € en 2020 ont, juste avant les prochaines municipales, un léger parfum électoraliste et ne sauraient cacher le fait que Dijon caracole en tête des villes les plus chères de France.

En annonçant en Conseil métropolitain la création d’une SEMOP (Société d’économie mixte à opération unique) pour la gestion de l’eau et de l’assainissement en remplacement du contrat qui lie la Métropole avec SUEZ depuis 1991 et qui arrive à échéance en avril 2021, le maire une fois de plus semble être dans la précipitation en souhaitant figer les choses deux ans avant la fin du contrat et un an avant l’élection municipale.

Logiquement, ce serait à la prochaine équipe municipale élue en 2020 de décider pour ce dossier.

Le choix de la SEMOP n’est pas neutre. Une SEMOP est une société mixte créée entre un partenaire public et un partenaire privé pour l’exécution d’un contrat. La SEMOP est créé une fois le partenaire choisi pour exécuter le contrat. Est-ce à dire que le Maire de Dijon a déjà choisi l’opérateur ?

Il faut souligner que la SEMOP est une nouvelle forme de Partenariat Public-Privé, ces fameux PPP dont le Maire a usé et abusé à DIJON (achat des BUS, réseau électrique du TRAMWAY, etc.). Ce type de contrat est régulièrement dénoncé par les spécialistes, comme étant particulièrement onéreux pour la collectivité et surtout intéressant pour les entreprises.

Même le Sénat, dans un rapport de 2014, les qualifie de « bombe à retardement » pour les finances des collectivités.

Avec 49 % des parts de la SEMOP, le représentant de la Métropole aura le rôle de direction mais pas de gestion. Une SEMOP étant une société commerciale, elle agira en priorité pour son propre compte et pas forcément dans le sens de l’intérêt des consommateurs.

En choisissant maintenant ce mode de gestion, le maire se prive et prive ses administrés du bénéfice d’une saine mise en concurrence sans a priori sur le mode d’opération (SEM, DSP, SEMOP, Régie1).

Et pourtant, la concurrence a du bon. Le maire de Toulouse vient par exemple de renégocier le prix de l’eau pour sa métropole en mettant en concurrence les principaux opérateurs et en ne s’interdisant pas, le cas échéant, la mise en régie. Conséquence : les Toulousains paieront leur eau 2.91 € le m3, soit une économie pour le contribuable de 1€ par mètre cube. Pour arriver à ce résultat, il a séparé la gestion de l’eau et de l’assainissement pour une meilleure concurrence. Tout le contraire de ce que le maire de Dijon a annoncé…

Bien évidemment, si nous arrivons aux responsabilités en mars 2020, nous interromprons ce curieux processus pour revenir à une mise en concurrence plus à même de vraiment redonner du pouvoir d’achat aux Dijonnais, et non quelques… gouttes d’eau. 

 

Communiqué de presse de Franck Ayache et François Hélie

Groupe Construire Dijon Autrement

 

1 Société d’économie mixte (SEM), Délégation de service public (DSP), régie : gestion en interne.




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