Sylvie Massu : « Si ça continue, je devrai fermer le cinéma Darcy...»

Suite à la décision de la CNAC d'autoriser l'installation de deux complexes cinéma sur la future Cité de la Gastronomie, Sylvie Massu, gérante des cinémas Darcy et Olympia au centre-ville de Dijon, s'inquiète des répercussions pour sa clientèle. La gérante envisage de réunir ses activités sur un seul établissement, l'Olympia, faute de viabilité.

21 mars 2017 à 4h35 par 45

K6 FM

Suite à la décision de la CNAC d'autoriser l'installation de deux complexes cinéma sur la future Cité de la Gastronomie, Sylvie Massu, gérante des cinémas Darcy et Olympia au centre-ville de Dijon, s'inquiète des répercussions pour sa clientèle. La gérante envisage de réunir ses activités sur un seul établissement, l'Olympia, faute de viabilité.

Sylvia Massu est abasourdie. En deux jours, la gérante de deux cinémas grand public au centre-ville de Dijon a du faire face à deux événements : la décision de la CNAC d'autoriser deux nouveaux cinémas à voir le jour sur la Cité de la Gastronomie de Dijon (voir), puis une lettre de deux élus dijonnais lui demandant de ne plus prendre ce projet de cinéma comme excuse pour justifier ses propres difficultés (voir).

Aujourd'hui, la chef d'entreprise est dans l'expectative. « Je ne sais pas ce que je vais faire. J'attends le rapport de la CNAC pour comprendre pourquoi ils autorisent un nouveau complexe grand public à quelques centaines de mètres des cinémas du centre-ville. Concernant la missive des deux élus dijonnais, ils ne m'ont même pas inclus dans les destinataires. Je l'ai découvert sur votre site » s'insurge Sylvie Massu.

En réponse, la gérante rappelle : « L'ouverture des cinémas à la Cité de la Gastronomie me ferait perdre 25 à 30 % de ma clientèle à l'Olympia. J'aurais désormais deux établissements en péril. �?conomiquement, je n'aurais pas d'autre choix que de fermer le plus ancien, le Darcy, pour concentrer l'activité sur l'Olympia, où j'ai investi plus de 6 millions d'euros en 10 ans. Mais je ne le ferai pas de gaitée de coeur. J'ai fêté les 100 ans du Darcy il y a 3 ans. Ce serait un crève-coeur, mais je n'aurais pas d'autres solutions. »

Concernant le manque d'investissement et de mises aux normes du Darcy, elle explique : « J'ai fait une étude pour rendre le Darcy accessible aux PMR : 450 000 �?� pour un ascenseur, avec 4 mois de travaux. Je ne peux pas me le permettre. Nous sommes limités par l'ancien : le Darcy est petit, avec beaucoup d'escalier.»

Ce que Sylvie Massu regrette plus que tout, c'est le manque de communication dans ce dossier : « J'ai juste rencontré une fois Eiffage, le constructeur, qui ne me proposait aucun avenir pour mes cinémas du centre-ville en cas d'installation à la Cité de la Gastronomie. Ensuite, plus rien. Je n'ai jamais eu l'occasion d'en parler avec le maire François Rebsamen. J'en suis attristée. Il y aura des conséquences, des pertes d'emploi, etc.»

Propos recueillis par téléphone par Yoann Olid


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