Tri des déchets : bilan mitigé en Bourgogne-Franche-Comté

Selon deux communiqués publiés ces derniers jours, le tri d’emballages ménagers et papiers a progressé l’an dernier dans la région mais beaucoup d’efforts restent à fournir pour le tri des déchets d’activités économiques.

12 novembre 2019 à 14h00 par Fabrice Aubry

K6 FM
Crédit : Photo dillustration K6FM

La semaine dernière, Citeo (entreprise privée spécialisée dans le recyclage des emballages ménagers et des papiers) nous a indiqué une progression dans le tri des déchets de la part des habitants de Bourgogne-Franche-Comté. Chaque bourguignon Fran comtois aurait trié en moyenne 90,1 kg d’emballages l’an dernier. Une performance supérieure à la moyenne nationale (70,4 kg/hab) et qui marquerait une progression par rapport à 2017. Voici un extrait du communiqué envoyé par Citeo :

« En 2018, le geste de tri des 2,8 millions d’habitants de la région Bourgogne-Franche-Comté a permis de collecter plus de 176 680 tonnes d’emballages (hors papiers). Chaque habitant de la région a ainsi trié 40,2 kg d’emballages en verre et 22,9 kg d’autres emballages. Le tri des papiers a, quant à lui, représenté 27 kg par habitant. Des chiffres supérieurs de 27% à ceux constatés au niveau national en évolution de 2,8% par rapport à l’année 2017. Néanmoins, des disparités entre départements persistent : si les performances globales par département sont toutes au-dessus des performances nationales, on note des écarts de plus de 20 kg entre le département de la Nièvre (82,9 kg/an/hab) et celui du Jura (103,4 kg/an/hab). Ces écarts de performances peuvent s’expliquer selon les territoires par une collecte historique, la simplification du geste de tri ou encore la présence de tarification incitative.

Ces bonnes performances placent la région parmi les meilleures de France : 1ère région de France en ce qui concerne le recyclage des papiers, la Bourgogne-Franche-Comté dispose de 2 unités de recyclage des papiers sur son territoire. S’agissant du recyclage du verre et des autres emballages en plastique, elle se place également parmi les régions de France les plus performantes, bénéficiant de la présence de 3 unités dont une dédiée au verre.

La région Bourgogne-Franche-Comté continue d’étendre les consignes de tri à tous les emballages sans exception, pour un geste de tri plus simple, qui ne laisse pas la place au doute. Plus de 44% des habitants du territoire trient déjà l’ensemble de leurs emballages en plastique (les bouteilles et flacons, mais aussi les films, sacs, pots et barquettes). C’est notamment le cas dans les départements du Doubs, du Jura, de la Haute-Saône et de l’Yonne Une simplification rendue possible grâce à la modernisation des 5 centres de tri situés dans les départements concernés. »

 

Beaucoup d’efforts restent à fournir pour le tri des déchets d’activités économiques

En revanche, ce mardi, la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement de Bourgogne-Franche-Comté (DREAL) nous a fait part d’un bilan très mitigé pour le tri des déchets d’activités économiques :

 

« 50 % des tonnages éliminés en décharge dans notre région sont des refus de tri, dont la majorité proviennent de centres de tri de déchets d’activités économiques. Les inspecteurs de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) Bourgogne-Franche-Comté ont donc mené une série de contrôles sur les principaux centres de tri de déchets d’activités économiques de la région, afin de mieux comprendre la qualité et la quantité des refus éliminés dans nos centres de stockage.

En 2015, la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte a fixé des objectifs ambitieux de réduction des tonnages de déchets admis en décharge : - 30 % en 2020 et - 50 % en 2025, par rapport aux capacités autorisées en 2010. Alors que la première échéance approche, les tonnages pris en charge par les installations de stockage de déchets non dangereux (ISDND) ne diminuent pas ou peu et les solutions alternatives de valorisation peinent à se concrétiser. En amont du centre de tri, le « tri 5 flux » (papier/carton, plastique, verre, bois, métal) n'est pas assez mis en place par les entreprises productrices de déchets, alors qu'il s'agit d'une obligation réglementaire depuis 2016 pour toutes celles qui produisent plus de 1100 litres de déchets/semaine.

La quasi-totalité des sites visités ne dispose que d’un grappin pour réaliser le tri : seuls les gros éléments (grands cartons, palettes) peuvent donc être extraits. Les taux de refus parlent d’eux-mêmes : sur les sites visités, en moyenne 92 % des tonnages entrants en mélange partent en décharge. Seuls quelques pourcents sont triés pour rejoindre des filières de valorisation, alors même que les déchets observés contiennent une très grande proportion de matières valorisables.

Les centres de tri de déchets d’activités économiques ne sont pas en capacité de compenser une absence de tri chez le producteur du déchet : dans l’état actuel des technologies constatées sur ces centres, seul un tri à la source (chez le producteur des déchets) véritablement séparatif (un contenant par type de déchet) permet leur valorisation effective. Des efforts très significatifs restent nécessaires pour améliorer le tri en amont des installations de stockage. Les inspections sur ce thème se poursuivront à l’automne et pendant l’année 2020, au niveau des producteurs comme des centres de tri. Des sanctions administratives ou pénales pourront être actées selon les constats. » 



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