Un nouveau candidat à la présidence de l’Université de Bourgogne

Les élections pour désigner le futur président de l’université de Bourgogne doivent avoir lieu en février prochain. Un nouveau candidat a présenté officiellement sa candidature la semaine dernière. Il s’agit de Vincent Thomas, professeur de droit privé. Dans son discours, il a déclaré vouloir faire de l’établissement dijonnais « une université humaine ». Ci-dessous un extrait de son discours.

17 décembre 2019 à 7h50 par la rédaction

K6 FM
Vincent Thomas, professeur de droit, entour� de ses soutiens
Crédit : DR

« Construire une université humaine suppose d’abord de faire évoluer la manière dont la gouvernance de l’établissement s’organise. Ainsi, la bienveillance doit être au centre de la relation entre la gouvernance, les personnels et les étudiants.

Cette bienveillance prendra notamment la forme une cellule solidarité étudiante. La cellule solidarité étudiante rassemblera les acteurs chargés de lutter contre la précarité étudiante, notamment le CROUS, et impliquera très fortement les étudiants par l’intermédiaire de leurs représentants et de leurs associations. Le rôle de cette cellule sera d’aider les étudiants et les étudiantes qui échappent aux radars des organismes sociaux à faire face à leurs difficultés.

Cette bienveillance s’exprimera aussi dans le cadre d’une université de Bourgogne inclusive. Cela demande d’intégrer dans tout nouveau projet (formation, installation, services…) la question du handicap sous toutes ses formes, mais aussi de développer des outils pédagogiques permettant aux étudiants empêchés de poursuivre leur formation dans des conditions favorisant leur réussite.

Notre politique inclusive incitera et aidera aussi les composantes, laboratoires et services de l’université à offrir des stages et des contrats d’alternance aux étudiants en situation de handicap.

La bienveillance, c’est aussi la mise en place, en concertation, d’un programme de qualité de vie au travail pour tous nos personnels. Ce programme refondera les relations de travail pour le bien-être de tous, bibliothécaires, ingénieurs, administratifs, techniques, sociaux et santé, enseignants, chercheurs, enseignants-chercheurs.

Dans ce cadre, nous aurons à cœur de renforcer l’accompagnement de tous les personnels dans leur développement professionnel. La réflexion sur la qualité de vie au travail portera aussi sur le statut des personnels contractuels qui doit être repensé, afin de stabiliser leur situation et de mieux anticiper leur poursuite de carrière en dehors mais aussi dans l’université.

Une université ouverte

L’université doit d’abord s’ouvrir sur elle-même pour renforcer les synergies. Les liens se sont parfois distendus entre les sites territoriaux et le campus dijonnais. Il faut les resserrer par la présence de représentants de campus territoriaux dans la gouvernance et dans les conseils centraux, et réciproquement assurer la présence effective de représentants de l’université dans les conseils de site. 

L’ouverture interne concerne aussi les composantes et les laboratoires qui doivent pouvoir échanger sur leurs bonnes pratiques.

Par exemple, les collègues rompus à la recherche sur projet devraient pouvoir transmettre leur expérience à ceux pour qui ce modèle est nouveau.

Autre exemple, le dialogue entre les disciplines doit permettre de proposer des formations innovantes, attendues par le monde du travail, à l’exemple des métiers en lien avec la santé et l’intelligence artificielle.

Une université ouverte doit aussi s’intéresser au monde qui l’entoure. Ancrée dans son territoire, elle doit rayonner aux plans national et international afin de renforcer son attractivité.

Localement, cela consiste à faire de chaque campus un véritable quartier de sa ville. Nous aurons ainsi à échanger avec les collectivités territoriales intéressées et les représentants des quartiers pour que la population environnante se sente chez elle à l’université de Bourgogne. Il existe déjà des manifestations de quartier sur le campus dijonnais par exemple. Mais cet effort d’intégration à la ville, qui apporte de la vie aux campus en dehors des cours, mérite d’être accru : les sites de l’université doivent être des lieux évidents d’organisation de manifestations culturelles, sportives, humanitaires, musicales… ; d’ailleurs, nous pourrons tracer des parcours de santé sur les sites universitaires qui s’y prêtent ; c’est le cas du campus dijonnais qui dispose d’une taille et d’une situation idéales… Toujours dans le même esprit, nous proposerons à des marchands bio de s’installer le samedi matin sur l’Esplanade Érasme, de part et d’autre de la rue de Sully.

L’ouverture sur le monde qui nous entoure passe aussi par une coopération étroite avec les autres établissements d’enseignement supérieur et de recherche du site Bourgogne Franche-Comté, notamment dans le cadre de la COMUE.

A ce titre, je travaille actuellement avec les candidats à la présidence de l’université de Franche Comté et poursuis mes rencontres avec tous les directeurs des autres établissements pour porter ensemble une candidature commune confiante et apaisée. Il nous faut impérativement réunir les conditions du renouvellement d’une collaboration sur un pied d’égalité, au profit de tous les partenaires ainsi politiquement réunis, pour que l’uB puisse porter, au même titre que les autres établissements, la stratégie et la politique du site Bourgogne Franche-Comté à son plus haut niveau.

Dans la même perspective, je rencontre actuellement les acteurs politiques de notre région Bourgogne Franche-Comté et les autorités publiques représentant l’Etat pour leur faire part de notre volonté de faire collaborer les établissements d’enseignement supérieur et de recherche de toute la région.

L’ouverture suppose également de porter une attention particulière au monde socio-économique : veille accrue des métiers pour mieux former nos diplômés, transfert de la recherche et diffusion des savoirs dans tous les secteurs professionnels (entreprises, collectivités territoriales, tissu associatif…). Cela mobilise tous les outils à notre disposition (SATT Sayens, PEPITE, Editions Universitaires Dijonnaises, communication…) et ceux que nous entendons créer (fondation universitaire, chaires universitaires…).

Il s’agira aussi de développer la formation par alternance et d’ouvrir notre formation initiale à la formation tout au long de la vie dans l’esprit des réformes de la licence et de la formation continue.

L’ouverture consiste encore à promouvoir la mobilité étudiante, mais aussi de tous les personnels enseignants ou non, à l’international. Notamment dans le cadre européen classique ERASMUS et celui du nouveau réseau européen FORTHEM, mais aussi au-delà des frontières de l’Union européenne par l’appui aux coopérations internationales, à la fois dans la formation et dans la recherche. » 




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