Quelle est la situation globale du CHU de Dijon ?

La chambre régionale des comptes de Bourgogne-Franche-Comté a publié ce mardi le résultat d’une étude sur le fonctionnement global du CHU de Dijon.

12 octobre 2021 à 14h15 par Fabrice Aubry

La chambre régionale des comptes a publié son étude sur le fonctionnement global du CHU de Dijon
La chambre régionale des comptes a publié son étude sur le fonctionnement global du CHU de Dijon
Crédit : Photo d’illustration K6FM

Retrouvez ci-dessous le communiqué global sur cette étude :

Le CHU Dijon Bourgogne comptait en 2019 un total de 1 758 lits et places dont 1 236 sont classés en activité de court séjour Médecine - Chirurgie - Obstétrique (MCO). Le CHU a finalisé en 2015 les travaux du principal complexe de l'hôpital François-Mitterrand, au sein duquel se situe le nouvel hôpital « Bocage central » ouvert en 2013. Un Etablissement Hébergeant des Personnes Âgées (EHPAD) de 253 places ainsi qu’un service de médecine gériatrique et de soins de suite de 168 places sont installés sur le site de Champmaillot. Le CHU est un établissement de recours dont l’attractivité ne cesse de croître. En témoigne une hausse d’activité régulière avec une évolution de 6 % de ses séjours en hospitalisation complète et de plus de 33 % des actes réalisés en chirurgie ambulatoire.

La situation de la démographie médicale en Bourgogne-Franche-Comté a amené le CHU à développer une offre de soins territoriale en lien avec les établissements périphériques. Le CHU a ainsi formalisé et mis en œuvre une politique de coopérations médicales forte, fondée sur des postes médicaux partagés et des consultations avancées. Suite à la loi de modernisation du système de santé du 26 janvier 2016, le CHU est l’établissement support du Groupement Hospitalier de Territoire 21-52 créé par une convention constitutive le 1er juillet 2016. Le groupement rassemble 9 établissements et couvre un bassin de population d’environ 530 000 habitants avec une capacité d’accueil de plus de 4 800 lits et places.

Le CHU de Dijon a fait partie dès 2015 des premiers établissements qui ont procédé à la certification de leurs comptes. Celle-ci a conduit à opérer des écritures de régularisations comptables importantes, notamment en début de certification, en 2015 et 2016. Les corrections d’écritures passées ont amélioré la sincérité et la fiabilité des comptes du CHU. S’agissant de certaines provisions, des corrections s’imposent encore afin de respecter la réglementation, notamment en matière de reprise de provisions. Par ailleurs, la finalisation nécessaire de l’inventaire physique doit être menée à son terme.

La situation financière de l’établissement s’est fortement améliorée sur la période avec une évolution des produits de l’activité hospitalière qui affichent une progression annuelle moyenne dynamique de 5,5 %, passant de 430,2 M€ en 2014 à 533,4 M€ en 2018. Les produits de la tarification à l’activité, qui représentent en 2018 près des deux tiers du total des produits de l’activité hospitalière ont progressé pour leur part de 48,4 M€, soit 4 % de hausse annuelle moyenne.

Sous l’effet de cette amélioration, la capacité d’autofinancement nette de l’établissement s’élève à 28,5 M€ en 2018. Elle affiche une progression annuelle moyenne de 9,6 %. Sur la période examinée, l’autofinancement dégagé de l’exploitation a permis de financer non seulement l’annuité en capital de la dette, mais également la totalité des dépenses d’investissement. Cumulé sur la période 2014-2018, l’autofinancement net s’est élevé à 140,4 M€.

Malgré un endettement mieux maîtrisé, aucun nouvel emprunt n’ayant été contracté depuis 2015, la dette de l’établissement reste élevée, bien qu’en diminution constante (426 M€ en 2014 à 346 M€ en 2018, 319 M€ en 2019), et entraine des charges financières représentant en moyenne 25 % de la marge brute sur la période.

En ce qui concerne les achats et plus généralement la commande publique, le présent contrôle constate les progrès accomplis en la matière par l’établissement depuis le précédent contrôle. La mise en place du GHT doit être mise à profit pour améliorer le processus de la commande publique, notamment par une meilleure uniformisation des pratiques tant au sein du CHU que des établissements supports.

En matière de ressources humaines enfin, l’établissement a mis en place la gestion informatisée du temps de travail pour le personnel non médical comme pour le personnel médical depuis 2018. La chambre a cependant relevé quelques anomalies dans la gestion du personnel auxquelles l’établissement devra remédier, notamment en matière de régime indemnitaire. En revanche, la chambre a constaté une meilleure gestion de l’absentéisme que lors de son précédent contrôle qui a permis de moins avoir recours à l’intérim, en particulier pour le personnel non médical.  




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