Santé : voici pourquoi l'espérance de vie est plus faible en Bourgogne Franche-Comté qu'en France

En Bourgogne-Franche-Comté, la santé des habitants reste globalement moins bonne qu'ailleurs en France. D’après les dernières données publiées par l'INSEE ce mardi 4 novembre, les indicateurs de santé régionaux témoignent d’une situation préoccupante, en particulier concernant l’espérance de vie, les pathologies chroniques et la mortalité prématurée. Si aucune donnée spécifique à la Côte-d’Or n’est détaillée dans l’analyse, les écarts régionaux observés permettent de mieux comprendre les enjeux pour notre territoire.

Une espérance de vie plus courte

En 2024, l’espérance de vie à la naissance en Bourgogne-Franche-Comté s’élève à 85 ans pour les femmes et 79,1 ans pour les hommes. Ces chiffres sont inférieurs d’environ un an à ceux constatés au niveau national, respectivement de 85,7 ans et 81,1 ans.

Après des décennies de progression continue, cette espérance de vie tend désormais à stagner. En cause : une augmentation des maladies chroniques, des comportements à risque et les effets du vieillissement démographique.

Des pathologies plus fréquentes qu’ailleurs

À âge et sexe équivalents, les habitants de Bourgogne-Franche-Comté sont davantage pris en charge que la moyenne nationale pour plusieurs affections, notamment :

• L’hypertension artérielle (+6 %),

• Le diabète, qui concerne 7 % des habitants (+3 %),

• Les troubles de l’humeur (+11 %) et de l’anxiété (+12 %).

Ces affections entraînent une consommation importante de médicaments : en 2023, pas moins de 101 millions de boîtes ont été délivrées dans les pharmacies de la région.

Une mortalité prématurée plus fréquente

La Bourgogne-Franche-Comté enregistre une mortalité prématurée, avant 75 ans, supérieure de 4,3 % à la moyenne nationale. Chaque année, ce sont plus de 9 300 décès prématurés recensés, avec des causes principalement liées aux maladies cardiovasculaires, au tabagisme, à l’alcool et aux accidents. Cette surmortalité est particulièrement marquée chez les hommes, deux fois plus concernés que les femmes.

L’analyse révèle que cette situation est liée en partie à des facteurs socio-économiques : 55 % des adultes de la région sont ouvriers ou employés, une catégorie dont l’espérance de vie est globalement plus faible. Le taux de consommation de tabac est de 27 % chez les 18-75 ans et d’alcool y est aussi plus élevé qu’au niveau national.

Des départements plus exposés

Si la Côte-d’Or n’est pas spécifiquement mentionnée dans cette étude, les départements de la Nièvre et de l’Yonne apparaissent comme les plus fragiles. Ils cumulent les taux les plus élevés de mortalité prématurée. Notamment en lien avec des difficultés d’accès aux soins, un niveau de pauvreté plus élevé et une moindre pratique sportive.

Malgré ce tableau préoccupant, les progrès réalisés sont notables. En 15 ans, la mortalité prématurée a reculé de 19 % dans la région. Et cela grâce aux actions de prévention et au dépistage précoce selon l'INSEE. Les campagnes nationales telles que Mois sans tabac et Dry January ainsi que l’amélioration de l’accès aux traitements ont permis de freiner les effets des comportements à risque.

Cependant avec le vieillissement attendu de la population, qui devrait croître de plus de 110 000 personnes de plus de 75 ans d’ici 2040, la pression sur le système de santé régional devrait s’accentuer. La Côte-d’Or, comme l’ensemble de la région, devra renforcer ses moyens humains et médicaux pour répondre à ces défis.