Du « bricolage » pour recruter des profs de Français
Pour faire face au manque de professeurs de Français, l’académie de Dijon recrute des professeurs d’autres matières. Ils peuvent enseigner le Français après un simple entretien de trente minutes et sans diplôme spécifique. Cette expérimentation initiée par le rectorat de Dijon fait polémique auprès des syndicats.
Publié : 4 juin 2025 à 12h05 par la rédaction
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Voilà ci-dessous la réaction du syndicat SNES-FSU de Dijon :
L'académie de Dijon se veut "audacieuse et engagée" : mais qui a eu cette idée folle de recycler des professeur·es d'autres disciplines en professeur·es de lettres ? Piqué par la tournure qu'ont pris les événements et par le retentissement médiatique national, le rectorat a invité les organisations syndicales représentatives le 2 juin 2025 pour échanger à ce sujet.
Une chose sera partagée au moins par le rectorat et le SNES-FSU : le diagnostic sur l'état déplorable dans lequel se trouve notre système éducatif public. Une cinquantaine de professeur·es contractuel·les ont été recruté·es cette année, plus de soixante classes sont sans professeur·e de français actuellement dans l’académie de Dijon alors que les examens approchent. Il faut réagir, mais certainement pas par ce bricolage que les cadres qui nous ont reçu·es étaient bien en peine de justifier et d'expliquer : quel tutorat, quelles modalités, quelle formation ? rien n'est viable, rien n'est clair, et en tout état de cause rien ne serait opérationnel avant la rentrée 2026.
Pour le SNES-FSU il faut réagir en satisfaisant nos revendications inlassablement réaffirmées ces dernières années :
- revalorisation de la profession, comme de toute la fonction publique, par le dégel du point d'indice et le rattrapage du pouvoir d'achat perdu ;
- suppression de la journée de carence et de la perte de 10% de traitement en congé maladie ordinaire ;
- allègement des effectifs en classe, en ne supprimant pas de postes (7 en lettres pour la rentrée 2025 dans l’académie de Dijon !) mais en utilisant la légère baisse démographique pour que la France ne soit plus parmi les mauvais élèves de l'OCDE pour les effectifs chargés et ingérables ;
- respect des métiers, des qualifications et de l’expertise des personnels. Même si elle se veut "audacieuse et engagée", l'académie de Dijon ne peut pas échapper aux réalités de terrain. Ce dispositif inefficace et mal ficelé doit être abandonné.