Emmanuel Bichot : « La vérité sur la vétusté du réseau d’eau potable à Dijon »

Après une nouvelle apparition d’eau colorée en début de semaine à la sortie des robinets dans plusieurs logements du centre-ville, Emmanuel Bichot, l’un des opposants au conseil municipal de Dijon, a réagi.

7 septembre 2023 à 12h35 par la rédaction

Emmanuel Bichot pointe du doigt la vétusté du réseau dijonnais d’eau potable
Emmanuel Bichot pointe du doigt la vétusté du réseau dijonnais d’eau potable
Crédit : Photo d'archive K6FM

Ci-dessous, le communiqué d’Emmanuel Bichot :

« Pourquoi la municipalité dijonnaise déploie-t-elle autant d’efforts pour occulter la vétusté du réseau d’eau potable à Dijon, plutôt que d’agir pour le renouveler ? Le réseau d’eau potable dijonnais (528 km) se trouve, faute de renouvellement suffisant, dans un état de vétusté avancé, ce qui explique ses mauvais résultats :

- Les incidents sont fréquents, en raison de fuites ou ruptures de canalisation, avec des interruptions du service, des perturbations de la qualité de l’eau ou des inondations.

- Le rendement du réseau devrait être, selon la loi du 27 janvier 2012, supérieur à 85 %. Il n’était que de 83,6 % sur la commune de Dijon en 2022. Ce qui est perdu représente, en volume, 20 % de ce qui est consommé ! Nous perdons chaque année un volume considérable d’eau potable, en raison du mauvais état du réseau, et gaspillons ainsi une ressource rare.

- La performance de l’indice linéaire de perte en réseau (ILP) n’est pas bonne pour une zone urbaine, au regard des référentiels des agences de l’eau.

Cette situation résulte d’un renouvellement du réseau très insuffisant depuis plus de 20 ans. Le taux de renouvellement n’était que de 0,29 % en 2022 sur le périmètre de la délégation de service public englobant Dijon, quand la moyenne nationale se situe à 0,82 %. À ce rythme, il faudrait 345 ans, soit plus de trois siècles, pour renouveler entièrement le réseau dijonnais ! Or la durée de vie théorique d'une canalisation est comprise entre 50 et 80 ans, selon la Fédération nationale des travaux publics. Le nombre de réparations de fuites est impressionnant, entre 400 et 550 chaque année sur la commune de Dijon, ce qui confirme bien le degré de vétusté. Ce rafistolage coûte cher en gestion. Il est regrettable que les rapports annuels de la métropole sur l’eau et l’assainissement ne donnent aucune information détaillée sur l’ancienneté et les caractéristiques du réseau, pas plus que sur les branchements plomb toujours en place. Nous demandons au président de Dijon métropole d’appliquer dans les meilleurs délais les dispositions de loi Climat et résilience du 22 août 2021 visant à renforcer les schémas de distribution d’eau potable (SDEP). Ceux-ci doivent désormais comporter un descriptif détaillé et un diagnostic des ouvrages et équipements, ainsi qu’un programme d'actions chiffrées et hiérarchisées visant à améliorer leur état et leur fonctionnement. En toute hypothèse, nous veillerons à ce que la date butoir du 31 décembre 2024 pour établir le nouveau schéma soit respectée et demandons la programmation d’une remise à niveau du réseau ». 




}