Les vins de Bourgogne en danger ? L’Interprofession des vins de Bourgogne affiche son inquiétude

Lors de la conférence de presse conjointe de la Vente des Vins des Hospices de Beaune et du Comité Bourgogne, dimanche 16 novembre, les co‑présidents Laurent Delaunay et François Labet ont souhaité rappeler la complexité du contexte actuelle pour la filière vitivinicole de Bourgogne. Entre baisse continue de la consommation en France, changement climatique et incertitude international, le monde du vin traverse une période de profondes mutations.

Une filière viticole « en situation d’une rare complexité »

Dès l’ouverture, les responsables ont exprimé la réalité d’un secteur soumis à de fortes tensions : « Le monde du vin est dans une situation d’une rare complexité. » Entre changement climatique, contexte international incertain et baisse continue de la consommation en France, ils estiment que la viticulture bourguignonne est confrontée à de profondes mutations.
Une adaptation permanente est exigée : « Les défis du changement climatique vont nécessiter des trésors d’adaptation. Le contexte international est celui que nous connaissons, chaque jour plus incertain. Et la consommation de vin en France ne cesse de diminuer. ».

Une identité patrimoniale à défendre

La Bourgogne, ses vignobles et leurs « Climats » inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, font partie intégrante de l’identité française et de son rayonnement à l’étranger.
Les co‑présidents l’assurent : « Le vin est vanté comme un marqueur fort de l’identité française et de son rayonnement dans le monde… L’économie du secteur est l’un des contributeurs majeurs de la balance commerciale de la France. ». Pourtant, paradoxalement, cette filière (qui symbolise la France à l’international) estime ne pas être entendue sur son propre sol.

Une viticulture sous pression… et stigmatisée

Au‑delà des contraintes climatiques ou économiques, le message des intervenants est clair : la filière vitivinicole française se sent visée par des discours de plus en plus virulents. Ils citent notamment l’association Addictions France : « Le vin est un “cocktail chimique et toxique” », « Votre verre n’est jamais innocent », des propos qui, selon eux, passent « de la prévention… à la stigmatisation.».

Il ne s’agit plus uniquement de rappeler les risques de l’alcool, mais de dénoncer une communication « radicale », fondée sur des raccourcis et des affirmations erronées, qui finit par ressentir comme une attaque contre l’ensemble des professionnels : « Non le vin n’est pas un danger et les professionnels de la filière d’irresponsables dealers délinquants. ».

Demander de l’air et du soutien pour la Bourgogne

Les co‑présidents de la filière ont lancé un appel au soutien moral, réglementaire et, dès que possible, financier. Ils insistent : « A l’heure des crises que la filière connaît, elle n’a pas besoin d’attaque de son propre camp, mais de soutien… ».
Face à une bureaucratie perçue comme de plus en plus lourde, ils expriment leur inquiétude : « Nous sommes extrêmement inquiets de cette société d’interdits que l’on veut nous imposer à grands coups de normes et taxes. Pour combien de temps encore pourrons‑nous parer les coups et transmettre ce modèle ? ».