Loi Duplomb : les agriculteurs de Côte d’Or dénoncent un “ras de bol général”

Adoptée le 8 juillet par l’Assemblée nationale, la loi Duplomb vise à “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur”. Le 10 juillet, soit deux jours après son adoption, une pétition à été lancée contre ce texte, de quoi énerver certains agriculteurs.

Publié : 24 juillet 2025 à 6h00 par Camille François

Antoine Carré, Antoine Duthu, Jacques de Loisy et Didier Lenoir
Antoine Carré, Antoine Duthu, Jacques de Loisy et Didier Lenoir
Crédit : Camille François

Plus d’un 1,7 million. C'est le nombre de signatures recueillies par la pétition contre la loi Duplomb, lancée à l’initiative d’Eléonore Pattery, étudiante en master de 23 ans. Cette pétition dénonce une série de reculs environnementaux et surtout le retour du pesticide controversé : l’acétamipride. Pour les agriculteurs de Côte d’Or, cette loi était très attendue, notamment après les manifestations de janvier 2024. Le souhait principal est de pouvoir être traité comme leurs pays voisins et donc être sur un pied d’égalité avec les normes européennes.

“La démocratie n’est pas à géométrie variable” 

Pour Jacques de Loisy, président de la Chambre d’agriculture de Côte d’Or, : “Le texte est passé à l’Assemblée nationale, alors, comme lors du mariage pour tous en 2013, tout le monde doit respecter les décisions démocratiques. La démocratie n’est pas à géométrie variable”. Antoine Carré, président de la FDSEA 21, ajoute : “Si les réseaux sociaux n’avaient pas existé et donc pas relayer cette pétition, elle n’aurait jamais pris une telle ampleur”. Ils rappellent que l’acétamipride sera utilisé dans certaines filières uniquement, betterave ou noisette, qui représente 2% des productions.

Pesticide, mais pas que

Cette loi Duplomb, adoptée par le Parlement et soumise par les sénateurs Laurent Duplomb (Les Républicains) et Franck Menonville (UDI, centre), répond à d'autres problématiques majeures. Entre autres : apaiser les relations entre l’Office français de la biodiversité (OFB) et les agriculteurs, simplifier des règles d'élevage, réglementer les produits phytopharmaceutiques …Cela permettrait un rapprochement avec les normes de l’Union européenne et donc une cohérence avec la politique agricole commune (PAC). La problématique de l’eau est également cruciale. Les agriculteurs de Côte d’or souhaiteraient pouvoir stocker l’eau des rivières et fossés pour leurs plantations et leurs élevages. Des rassemblements autour de cette loi devraient avoir lieu dans le département dans les prochaines semaines.

La FDSEA 21 et le syndicat des Jeunes Agriculteurs de Côte d'Or réunis.
La FDSEA 21 et le syndicat des Jeunes Agriculteurs de Côte d'Or réunis.
Crédit : Camille François