Acte 9 des gilets jaunes : la préfecture appelle les manifestants à se désolidariser des casseurs

Alors qu’un acte 9 des gilets jaunes devrait avoir lieu ce samedi à Dijon, le préfet de Côte d’Or, Bernard Schmeltz, appelle les manifestants pacifiques à se désolidariser clairement des casseurs.

11 janvier 2019 à 16h40 par la rédaction

K6 FM
Crédit : K6FM

En dépit des appels répétés invitant à déclarer les manifestations, il semble d’ores et déjà acquis qu’un rassemblement non déclaré aura lieu le samedi 12 janvier à Dijon.

La montée en puissance des actes violents à l’encontre des forces de l’ordre, notamment samedi dernier, sur le périmètre de la caserne de gendarmerie Deflandre, ne peut pas être tolérée. Les images du forçage du portillon d’entrée dans la caserne à coup de barrière Vauban, tout comme celles de l’agression de deux militaires par projection de barres métalliques, sont malheureusement sans équivoque et illustrent la détermination de certains individus de s’en prendre aux symboles républicains pour semer le chaos. La retenue des forces de l’ordre face aux provocations répétées est exemplaire et doit être saluée. Les actes des casseurs sont inacceptables et je suis donc déterminé à faire respecter l’Etat de droit et l’ordre républicain.

Il en va de la sécurité de tous. Samedi dernier, à Dijon, et contrairement aux allégations circulant sur les réseaux sociaux, les blessés légers pris en charge par le SDIS21 n’ont pas été victimes de violences policières ou de tirs de balles de défense : l’une avait reçu des éclats de pétards dans l’œil, une autre un morceau de parpaing très certainement destiné aux forces de police.

J'insiste sur le fait que je ne fais aucun amalgame entre les personnes qui viennent exercer pacifiquement leur droit constitutionnel de manifester et les casseurs. Ceux-ci, liés à l’ultra-gauche ou à l’ultra-droite, ou simplement radicalisés, ont clairement pour objectif de déstabiliser les institutions démocratiques de notre pays. Dans une société où la liberté d’expression est garantie, où les médias se font le relai de tous les mouvements sociaux, y compris les mouvements de contestation, rien ne saurait justifier la violence. Or, à la vue des images du weekend dernier à Paris et à Dijon, force est de constater qu’il ne s’agit plus à proprement parler de manifestation au sens classique du terme. Jets de projectiles, dont certains peuvent tuer, utilisation de matériel incendiaire pour allumer des barricades, projection de pétards ou de fusées de détresse, destruction de mobilier urbain : cela a un nom et s’appelle une émeute. Il est difficilement compréhensible que des parents responsables puissent choisir d’exposer leurs enfants aux risques que porte en elle une telle violence.

A Dijon, il suffit de consulter les images disponibles dans les médias pour comprendre comment il est devenu un jeu pour les casseurs, à une certaine heure de la manifestation, d'aller provoquer les forces de l'ordre pour ensuite filmer les événements et se plaindre de « violences policières », notamment sur les réseaux sociaux. Ces mêmes réseaux sociaux bruissent de menaces toutes plus virulentes les unes que les autres envers les forces de l'ordre et les symboles républicains. Certains me diront que se tenir à 2 mètres des casseurs dans un cortège ne signifie pas forcément que l’on cautionne leurs actes. Le bon sens consisterait à faciliter le travail des forces de l’ordre pour interpeller ces casseurs, plutôt que de leur faciliter le refuge consistant à se fondre dans une manifestation de masse.

Comme l'a dit le Premier Ministre le 8 janvier dernier, la détermination du Gouvernement, et donc celle de son représentant en Côte-d’Or, est claire : faire prévaloir l’ordre républicain et protéger le droit de manifester contre ceux qui ne veulent pas manifester mais détruire. "Ce n’est pas ceux qui remettent en cause les institutions qui auront le dernier mot".

Pour garantir la sécurité des institutions et des commerces, le dispositif de sécurité mis en place lors des dernières manifestations en centre-ville des « gilets jaunes » sera reconduit samedi :

  • interdiction de manifester rue de la préfecture et sur ses abords
  • interdiction de détenir, transporter et utiliser des artifices pyrotechniques ainsi que d'acheter des carburants ou produits incendiaires accélérateurs de combustion (acide, produits inflammables ou chimiques).

J’en appelle, à nouveau, à la responsabilité de tous. J’invite les manifestants pacifiques à se désolidariser clairement des casseurs, en acceptant de déclarer les manifestations et d’organiser efficacement un service d’ordre susceptible de concourir au travail des forces de l’ordre. J’en appelle aussi à la vigilance accrue des riverains, qui peuvent contribuer à la sécurité de tous en veillant à mettre à l'abri tous les objets pouvant servir de projectiles ou d'armes par destination : poubelles, matériaux divers... Si des personnes sonnent à leur porte d'immeuble pour récupérer toutes sortes d'objets dans les cours intérieures, je les invite à vérifier leur identité avant d'ouvrir, pour leur sécurité également.

Je veux redire une nouvelle fois mon entière confiance dans le professionnalisme des forces de l’ordre et leur retenue, même confrontées à une violence extrême. Même si les réseaux sociaux ont offert de nouveaux moyens d’action dissimulée aux groupes violents qui cherchent à déstabiliser la République, celle-ci a su montrer à de nombreuses reprises, par le passé, sa solidité et sa capacité à résister aux attaques.

Communiqué de la préfecture de Côte d’Or 




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