Dépression à l’adolescence : une expérimentation en Côte d’Or

Une expérimentation est conduite en Côte-d’Or pour la prise en charge des manifestations dépressives à l’adolescence. L’ARS Bourgogne-Franche-Comté soutient l’initiative de l’association CODA3 portée par l’Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) médecin libéral.

16 mai 2018 à 14h10 par Fabrice Aubry

K6 FM

L’adolescence est une période de transition, parfois de fragilité. Face aux manifestations dépressives des 11-18 ans, médecins généralistes ou pédiatres sont trop souvent amenés à prescrire un traitement médicamenteux remboursé par l’Assurance maladie plutôt qu’une psychothérapie, qui reste à la charge des parents du patient.

La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande pourtant le suivi par un psychothérapeute en première intention, les psychotropes antidépresseurs étant réservés au second recours, dans des conditions restreintes.

Depuis 2016 et pour 3 ans, une expérience est conduite en Côte-d’Or, où près d’une centaine de psychothérapies ont d’ores et déjà ont été réalisées dans le cadre d’un dispositif-pilote développé par l’association CODA3 (Côte-d’Or, Dépression, Adolescence ) portée par l’Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) médecin libéral, et financée par l’ARS Bourgogne-Franche-Comté.

Les acteurs de cette expérimentation en ont présenté un premier bilan mercredi 16 mai, au sein d’un cabinet médical de Plombières-lès-Dijon.

Comme le pédiatre, le gynécologue, le médecin ou l’infirmière scolaire ou encore l’urgentiste, le généraliste fait partie des praticiens de premier recours amenés à diagnostiquer soit des manifestations dépressives à l’adolescence, qui concernent 30 à 45% de la classe d’âge, soit des épisodes dépressifs caractérisés, qui touchent environ 6% de cette même classe.

En pratique dans le dispositif CODA3, lorsque ce diagnostic est établi et après accord des parents, le professionnel adresse l’adolescent à un psychothérapeute, qui pourra lui proposer 5 à 10 séances de psychothérapie suivant la gravité de la dépression.

Les séances sont payées directement au psychothérapeute par l’association, la famille de l’adolescent n’ayant donc pas d’avance d’honoraire à faire.

Sur 150 psychiatres, psychologues, psychothérapeutes et psychanalystes de Côte-d’Or sollicités, près de 90 se sont portés volontaires pour participer à l’expérimentation.

Quatre-vingt-dix psychothérapies sont d’ores et terminées : 30 ont nécessité 5 séances pour des manifestations dépressives simples ; 37 comportaient 10 séances pour des épisodes dépressifs caractérisés, le reste des suivis étant variable et adapté à chaque situation.

Le bilan clinique de ces prises en charge n’est pas encore établi. Il sera mis en corrélation avec les chiffres des prescriptions d’antidépresseurs en Côte-d’Or fournis par l’Assurance maladie.

L’association CODA3 poursuit l’information du grand public et des professionnels pour faire connaître le dispositif que l’ARS accompagne à hauteur de 40 000 euros par an sur 3 ans.

Communiqué de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Bourgogne Franche-Comté




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