Jour J pour le concert gratuit K6FM : découvrez le nouvel album de Cocoon

Le grand concert gratuit organisé par K6FM et le conseil départemental de la Côte d’Or a lieu ce jeudi soir à partir de 18h30 dans les jardins du département, à Dijon. Parmi les artistes présents : Cocoon, qui sortira un nouvel album fin septembre prochain.

27 juin 2019 à 4h30 par la rédaction

K6 FM
Crédit : DR

En presque 15 ans, Cocoon s'est paisiblement installé dans le paysage français. Influence reconnue sur toute une scène néo-folk, synchronisé sur un nombre impressionnant de BO de films ou de publicités, certifié platine par deux fois, le groupe fondé à Clermont-Ferrand par Mark Daumail sortira le 27 septembre son quatrième album, Wood Fire.

Pour la première fois, on entend un nouveau mot sur un album de Cocoon. Et Mark Daumail a tellement pris goût à ce mot qu'il l'utilise dans chaque chanson de Wood Fire. Ce mot, c'est “love”. Il fallait bien un album entier pour en explorer tous les recoins, même les plus sombres.

Le précédent album, Welcome Home en 2016, était marqué par le soulagement, après plus d'un an passé entre l'hôpital – où tentait (et réussissait) à survivre son jeune fils – et une guitare en forme de bouée de sauvetage. Wood Fire aurait pu être la suite logique, terrible de cette épreuve imposée à un jeune couple : l'amour qui s'effiloche, qui ne résiste pas aux tourments, aux tensions de ce quotidien bouleversé. Mais Mark Daumail le dit lui-même : “Je reste un optimiste”. Et le chantier d'un amour à reconstruire ne lui fait pas peur : il a douze chansons pour ça. “Cet album, c'est une déclaration d'amour. Welcome Home était un album pour mon fils. Wood Fire est un album pour ma femme.”

La première chanson de l'album s'appelle Spark, comme une étincelle. C'est elle qui ravive les braises, voire les cendres de l'amour en extinction. Spark est belle comme un best of de toutes les facettes de Cocoon : miraculeusement, euphorie et mélancolie, naïveté et gravité, électricité et acoustique y cohabitent.

D'un ton pop affirmé et assumé, Wood Fire fait ainsi suite à My Friends All Died In A Plane Crash (2007), Where The Oceans End (2010) et Welcome Home (2016). Depuis Welcome Home, Mark Daumail a bouleversé les habitudes de son écriture. Et quelque chose a changé chez Cocoon : une sérénité, une décontraction ont gagné ces hymnes à l'amour. Une mutation sans doute née d'un changement profond des méthodes de travail. “Pour la première fois, explique Mark Daumail, je n'ai pas écrit seul les paroles. J'ai passé deux mois à Los Angeles dans des ateliers d'écriture où j'ai collaboré avec des gens qui bossent avec Diplo, Beyoncé, Rihanna, Bon Iver… J'ai appris à moins sacraliser la chanson, à être plus efficace. La chanson Colors a ainsi été composée et enregistrée dans la foulée, une demi-heure plus tard ! J'ai notamment travaillé avec une chanteuse country de 75 ans, Sharon Vaughn, à qui j'ai raconté mon histoire. En une journée, elle m'avait écrit cinq textes ! Alors qu'il me fallait deux ans pour le faire auparavant… J'avais besoin qu'on me tienne par la main.” A chaque co-auteur, Mark raconte ainsi son histoire, ses peurs et espoirs. De ces discussions naissent des chansons joyeuses comme Baby ou Sun autant que d'autres très sombres, comme Ashes ou We Do The Same. Une chanson s'appelle Roller Coaster, soit “Les Montagnes russes”. Un titre qui explique parfaitement les hauts, bas et vertiges de l’amour.

Composé et enregistré entre Tel Aviv et la Norvège, Los Angeles et la Toscane, Wood Fire a été finalisé dans le propre studio du chanteur avant d’être mixé à Paris par Antoine Gaillet et Yan Arnaud. “Un moment presque religieux, solitaire, mis en son avec quelques copains, dans notre coin. Ce studio, c'est mon cocon”, s'amuse Mark Daumail, évoquant les longues heures passées-là à collaborer aussi bien avec des artistes installés (Julien Doré, Stephan Eicher, Bénabar…) que des inconnus. Une façon pour le chanteur/compositeur/auteur/producteur de disséquer la musique sous toutes ses formes. “ Je fais dans mon studio entre trois et quatre albums par an. Enfant, déjà, j'adorais démonter mes jouets. Là, je n'ai pas le choix : je dois mettre les mains dans le cambouis. J'aime brancher les câbles, tourner les boutons. Mon studio, je l'ai construit de mes mains. J'y passe ma vie, quitte à y faire des malaises de fatigue. Mais je culpabilise quand je ne fais rien.”

Mark Daumail avait confié la réalisation de ses précédents albums à des figures tutélaires comme Ian Caple ou Matthew E. White. Mais ici le chanteur est devenu pour la première fois producteur de son disque après s’y être essayé pour d’autres. Fortement influencé par des mélodistes comme Paul McCartney, Elliott Smith ou Sufjan Stevens, il connaît également tout des sorcelleries soniques actuelles, jouant une musique sans âge mais de son temps.

Si l’on reconnait toujours les guitares racées de Cocoon entre mille, Mark délaisse cordes et cuivres pour des synthétiseurs analogiques et n’hésite pas à emprunter des éléments de la musique urbaine qui le nourrit depuis l’adolescence. Cet obsédé du son confirme sur Wood Fire une autre passion chevillée au corps : les voix, particulièrement de femmes. Après Morgane Imbeaud sur les deux premiers albums et Natalie Prass sur Welcome Home, elles sont à nouveau souveraines sur des chansons partagées notamment avec Clou, Lola Marsh ou Owlle. Woodfire est le titre de ce 4e album de Cocoon. Le feu y est omniprésent : l’étincelle qui ranime un foyer, le feu avec lequel on joue, les flammes qui dévorent, l’affection qui se consume… “Au fil des années, des bébés sont nés sur telle chanson, des couples se sont mariés sur une autre. Cette musique accompagne les gens dans des moments très intimes de leur vie. Ils m’en font souvent part et j’en suis fier car c’est le rôle que je veux donner à mes chansons depuis toujours : je veux écrire la bande originale de ces moments de la vie ». 

Ecoutez ci-dessous l'interview de Mark Daumail : 




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