Les destins contrastés des petites villes de Bourgogne

L’INSEE fait le point sur la situation économique et sociale contrastée des petites villes de Bourgogne-Franche-Comté comme Genlis, Auxonne ou Nuits-Saint-Georges.

27 avril 2018 à 1h00 par Fabrice Aubry

K6 FM

Les 46 petites villes qui maillent le territoire de Bourgogne-Franche-Comté occupent un rôle important dans l’animation de la région. Elles exercent des fonctions essentielles de centralité pour une population régionale beaucoup plus installée dans les communes rurales qu’en France métropolitaine. Elles ont suivi sur 25 ans des trajectoires très contrastées, largement conditionnées par leur accessibilité, leur proximité aux grands pôles urbains et leur profil économique.

Les petites villes proches des grands pôles urbains ont bénéficié de leur périurbanisation et ont généralement gagné des habitants. Certaines, situées près de Dijon, Besançon, Belfort ou Montbéliard, au profil économique davantage tertiaire en 1990, ont également connu de nombreuses créations d’emplois. D’autres sont devenues principalement résidentielles, au détriment de leur attractivité économique. Les petites villes éloignées des grands pôles urbains n’ont pas profité du même dynamisme démographique et toutes ont perdu des habitants. Pour celles très spécialisées dans l’industrie en 1990, ce déclin démographique s’est accompagné de lourdes pertes d’emplois tandis que d’autres renforçaient leur rôle de centralité.

Les petites villes centres de la région ont connu entre 1990 et 2014 des trajectoires contrastées. Accessibilité, proximité d’une grande ville, orientation de l’activité économique : tous ces facteurs jouent dans leur développement économique et démographique.

Un rôle essentiel d’animation pour la région

Dans une région dont le réseau de villes est moins développé qu’ailleurs, ces petites villes sont souvent éloignées des foyers urbanisés de développement et représentent le seul relais urbain de leur territoire. Elles exercent ainsi, pour les communes rurales qui les entourent, des fonctions essentielles de centralité en matière d’éducation, de santé, de commerce et de cohé- sion sociale. Les 46 villes concernées accueillent 12 % de la population régionale et 15 % de l’emploi en 2014. Le territoire rural qu’elles contribuent à animer regroupe, lui, presque la moitié de la population et un quart des emplois de la région. Malgré le rôle majeur qu’elles jouent sur leur territoire, certaines petites villes connaissent aujourd’hui d’importantes difficultés économiques. Historiquement marquées par une présence forte d’activités industrielles et dans un environnement démographique souvent difficile, la plupart d’entre elles n’ont pas connu les gains importants d’emplois et de population des autres petites villes de province. Depuis 1990, elles ont dans l’ensemble perdu des habitants et leur emploi a évolué très inégalement, modifiant parfois considé- rablement leur profil. Comme ailleurs en province, ce sont les plus grandes unités urbaines de la région, celles au-dessus de 100 000 habitants, qui ont été les plus dynamiques entre 1990 et 2014. Cet essor s’est accompagné d’un large mouvement de périurbanisation.

Communiqué de l’INSEE 




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