Les oiseaux et le froid, comment les aider ?

Avec la vague de froid actuelle, la Ligue pour la Protection des Oiseaux de Côte-d'Or et de Saône-et-Loire souhaite informer les citoyens soucieux d'aider les oiseaux à mieux survivre à l'hiver. Ci-dessous le communiqué.

6 décembre 2020 à 6h00 par la rédaction

K6 FM
Crédit : Michel Rey

Avec l’arrivée du froid cette semaine, vous avez probablement ressorti bonnets, gants et écharpes. Mais avez-vous pensé aux graines pour les oiseaux ? En effet, par ce froid, l’accès aux ressources alimentaires devient difficile ou impossible pour les oiseaux qui s’épuisent rapidement, limitent leurs déplacements et sont, de fait, plus vulnérables, à l'instar des merles, mésanges, rougegorges… La LPO rappelle quelques gestes simples pour leur venir en aide.

Quand nourrir les oiseaux ?

La LPO préconise un nourrissage seulement durant la mauvaise saison, en période de froid prolongé. Le nourrissage peut globalement être pratiqué de la mi-novembre à fin mars. Il n'est pas conseillé de nourrir les oiseaux au printemps et en été car beaucoup d'entre eux deviennent insectivores à cette saison. Cela peut aussi créer une relation de dépendance vis-à-vis des jeunes oiseaux nés dans l'année et qui doivent apprendre à se nourrir par eux-mêmes. De plus, les températures printanières et estivales et la concentration des oiseaux ainsi créée sont propices au développement de maladies.

Où placer les mangeoires et les abreuvoirs ?

La LPO conseille de placer les équipements pour les oiseaux au centre du jardin, dans un endroit dégagé, éloigné des murs, buissons et branches latérales afin d'éviter l'accès aux prédateurs. Placer les mangeoires de manière à ce qu'elles soient visibles depuis une fenêtre permet de profiter du spectacle. Le nourrissage des oiseaux en hiver engendre des rassemblements d'oiseaux, parfois conséquents. Afin d'éviter la propagation de maladies, il est conseillé de disperser les mangeoires et abreuvoirs et de les nettoyer régulièrement (idéalement 2 à 3 fois dans l’hiver, à l’aide simplement d’une brosse et de savon de Marseille). L’installation d’équipements différents (mangeoires à poser, à suspendre, sur pieds avec système de plateau, avec distributeur…) est souhaitable.

Quelle nourriture donner aux oiseaux ?

Un aliment est particulièrement adapté aux besoins des oiseaux à cette période : les graines de tournesol noires (non grillées, non salées). Elles sont plus riches en lipides que les graines striées et donc plus intéressantes pour les oiseaux. D’autres aliments, comme des pains de graisse végétale (mélangé ou non avec des graines), des fruits flétris (pommes, poires,…) ou des mélanges de graines sont également intéressants pour les oiseaux du jardin. Attention aux boules de graisses du commerce dont le filet peut rapidement se retrouver dans la nature et devenir un piège mortel : il est préférable de l’enlever et de mettre la boule dans un distributeur adapté. Il faut absolument éviter de leur donner du pain et tout autre aliment salé. Il est conseillé également d’éviter de leur donner trop de graisse animale (lard, suif, saindoux…) et en aucun cas du lait (ils ne peuvent pas le digérer et celui-ci peut être responsable de troubles digestifs mortels). Seuls les dérivés laitiers cuits, tels que le fromage, peuvent être donnés en très petite quantité. Les mélanges de graines très bon marché composés de pois, de lentilles et de riz doivent aussi être évités ainsi que les biscuits pour animaux domestiques.

Et l’eau dans tout ça ?

Rappelons que l’accès à l’eau liquide est aussi important, et que la mise à disposition d’une assiette remplie d’eau permettra aux oiseaux non seulement de s’hydrater, mais aussi de nettoyer leur plumage, un élément clé de leur survie. En période de gel, on peut mettre un bouchon en liège dans la coupelle qui évitera, par ses mouvements, à l’eau de geler. Surtout éviter de mettre du sel ou tout autre substance dans l’eau qui risquerait d’empoisonner les oiseaux. Il faut aussi penser à changer l’eau régulièrement.

Inquiet par la grippe aviaire ?

Après l’apparition de quelques foyers de grippe aviaire (H5N8) sur le territoire national, il est normal de se poser la question des risques entraînés par le nourrissage des oiseaux. Rassurez-vous, les oiseaux des jardins tels que les mésanges, les rougegorges, les verdiers, etc. ne sont pas des vecteurs identifiés pour la grippe aviaire, en général véhiculée par des oiseaux d'eau (canards, cygnes,...). N’ayant pas connaissance de recommandations ou de contre-indications spécifiques, vous pouvez aider les oiseaux du jardin à la mangeoire. D’autres maladies peuvent toucher les oiseaux du jardin (salmonellose, poxvirose,…). En cas de découverte d’oiseaux morts dans votre jardin, arrêtez le nourrissage quelques jours et désinfectez bien les mangeoires. À partir de trois cadavres, contactez l’Office français de la biodiversité de votre département (https://ofb.gouv.fr) qui vous indiquera la démarche à suivre et relayera l'information à un correspondant du réseau SAGIR (Réseau national de surveillance sanitaire de la faune sauvage).

Vos observations nous intéressent

La LPO vous invite à saisir régulièrement vos observations à la mangeoire (espèces, effectifs...) sur le site de l'observatoire « Oiseaux des jardins » (www.oiseauxdesjardins.fr). Ce dispositif national lancé en 2012 conjointement par le Muséum national d'Histoire naturelle de Paris et la LPO, il a pour objectif de mieux évaluer les populations d'oiseaux communs, dont certaines espèces connaissent une régression importante de leurs effectifs. 




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