Situation sociale tendue aux urgences du CHU

Le syndicat CGT du CHU de Dijon a signalé ce mardi après-midi dans un communiqué un état de « grande souffrance physique et psychique » de la part du personnel. La direction du CHU a ensuite répondu de son côté à ce communiqué.

10 juillet 2018 à 15h00 par Fabrice Aubry

K6 FM
Crédit : Photo@K6FM

« Les médecins et les équipes soignantes des urgences du CHU de Dijon font part de leur état de grande souffrance physique et psychique du fait de l’impossibilité récurrente à exercer leurs professions respectives dans des conditions décentes et sécuritaires », c’est ce qu’on pouvait lire ce mardi après-midi en ouverture d’un communiqué envoyé par la CGT et dénonçant une situation sociale alarmante dans l’établissement dijonnais.

Le syndicat ajoute : « Dernièrement, nous avons été confrontés à des situations inacceptables, conséquences de la gestion non règlementaire par l‘administration du mouvement de grève des médecins non urgentistes participant à la garde des urgences. »

La CGT du CHU déplore aussi « la dégradation constante des conditions de travail au Samu ».

 

Un peu plus tard, la direction du CHU a réagi de son côté via un communiqué face à cette situation : 

« Le service des urgences du CHU Dijon Bourgogne connaît depuis plusieurs semaines des difficultés, comme de nombreux services d’urgences en France, liées à une activité soutenue.

Ces difficultés ont plusieurs origines qu’il est important de rappeler et de porter à la connaissance des usagers :

  1. Le contexte général d’une pénurie de médecins référents mais également de spécialistes dans l’agglomération Dijonnaise et plus largement en Bourgogne conduit de nombreux usagers à recourir aux services d’urgences pour obtenir un accès aux soins. Cette activité affecte directement et indirectement les services d'urgences, sur l’activité médicale mais également sur les plateaux techniques (radiologie, biologie…).
  2. Le CHU est l’établissement régional de recours et, à ce titre, il doit suppléer certaines défaillances conjoncturelles des hôpitaux périphériques ou de la médecine libérale avec pour conséquence une augmentation importante du nombre de patients accueillis.
  3. Le rôle régional du CHU et les difficultés de certains autres établissements conduisent également à une augmentation de l’activité extrahospitalière des urgentistes, tels que la multiplication des transports SMUR et le soutien apporté au fonctionnement des centres d'appel du 15 des autres départements.
  4. Des textes récents ont en parallèle réduit le temps de travail des urgentistes.
  5. Enfin, le nombre insuffisant des médecins formés dans cette discipline aggrave cette situation.

Pour pallier ces difficultés, le CHU Dijon Bourgogne affecte aux urgences depuis de nombreuses années des médecins non-urgentistes pour assurer une garde de nuit. Suite à un mouvement national, ces médecins refusent désormais cette charge et sont en grève depuis plus d'un mois. Depuis le début de ce mouvement, le CHU assigne un médecin non-urgentiste par nuit pour maintenir les effectifs et donc la qualité de la prise en charge.

De plus, le CHU a accueilli le 1er juillet un nouveau chef de service des Urgences – SAMU/SMUR, le Pr Patrick Ray. Pleinement conscient des difficultés actuelles, celui-ci aura la charge d'organiser dans les prochaines semaines l'activité des médecins et de l'ensemble des personnels pour fluidifier les prises en charge et ainsi maintenir la qualité et la sécurité des soins. Dans ce cadre, il reçoit le soutien de la direction et de l’ensemble de la communauté médicale du CHU.

Les problèmes présents existent mais la direction du CHU et la communauté médicale tiennent à affirmer aux patients que tout est mis en oeuvre pour leur assurer le meilleur accueil et surtout une prise en charge de qualité. »

Communiqué du CHU 



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