Un professeur dijonnais primé pour ses recherches sur le cancer du poumon

Le professeur François Ghiringhelli, professeur d’oncologie médicale au Centre Georges-François Leclerc à Dijon, fait partie des lauréats d’un appel à projet du Fonds Amgen France pour la Science et l’Humain. Il a été primé pour ses recherches sur le cancer du poumon.

11 mars 2022 à 6h30 par la rédaction

Un professeur dijonnais primé pour ses recherches sur le cancer du poumon
François Ghiringhelli, professeur d’oncologie médicale au Centre Georges-François Leclerc à Dijon
Crédit : Centre Georges-François Leclerc (Dijon)

Le Fonds Amgen France pour la Science et l’Humain s’inscrit dans le cadre du programme d’investissement Amgen Innovations, visant à favoriser l'émergence de solutions de santé et à démontrer l’attractivité du territoire français. Ce Fonds propose aux équipes de recherche de soutenir leurs projets en sciences cliniques et sociales en oncologie et onco-hématologie. Doté de 3,6 millions d’euros sur trois ans, il soutient le financement d’initiatives dans les sciences de la vie mais aussi dans les sciences humaines et sociales, via le lancement d’appels à projets annuels auprès d’équipes de recherche, d’associations de patients ou de professionnels de santé.

Ce Fonds s’appuie sur un Comité scientifique. Nommés par le Conseil d’Administration du Fonds Amgen France pour la Science et l’Humain, les membres du Comité scientifique sont des personnalités qualifiées indépendantes et bénévoles, reconnues pour leurs réalisations dans leur domaine d’expertise. Leurs missions : élaborer les thématiques des trois premiers appels à projets, évaluer les candidatures soumises et recommander les lauréats au Conseil d’Administration.

Parmi les neufs projets retenus par le Fonds Amgen France, on retrouve celui de François Ghiringhelli, professeur d’oncologie médicale au Centre Georges-François Leclerc à Dijon. Ses recherches se sont concentrées autour du cancer du poumon.

Contexte

En France, le cancer du poumon représente la première cause de décès par cancer chez l’homme et la deuxième chez la femme (respectivement 22 800 et 10 400 décès annuels). Les formes avancées, de mauvais pronostic, ont toutefois connu une révolution avec l’arrivée des immunothérapies, capables d’améliorer l’activité des cellules du système immunitaire du patient.

Enjeu

Les immunothérapies sont classiquement combinées à une chimiothérapie, pour maximiser les chances de rémission. Mais, si l’efficacité de l’association chimio-immunothérapeutique s’observe chez 50 % des patients, elle se révèle inefficace pour les autres. Ces derniers présentent généralement des tumeurs dites « froides », imperméables aux mécanismes immunitaires reposant sur le recrutement local de lymphocytes T.

Voie de recherche

L’équipe lauréate de l’appel à projets du Fonds Amgen France pour la Science et l’Humain a conduit des travaux mettant en lumière une probable implication du stress mitochondrial dans la résistance tumorale. Leur hypothèse : la chimio-immunothérapie endommage les mitochondries* des cellules cancéreuses, mais déclenche également un phénomène de « nettoyage », via la voie de signalisation MAPK. Ce nettoyage bloque le recrutement local de lymphocytes T, qui aurait été stimulé par l’accumulation de produits issue du stress mitochondrial. Ce nettoyage rend inutile le recrutement local de lymphocytes T, qui aurait été stimulé par l’accumulation de résidus. Inhiber la voie MAPK représente par conséquent un moyen de bloquer le nettoyage pour « forcer » l’activation du système immunitaire.

Projet

Le projet du Centre Georges-François Leclerc vise à confirmer l’hypothèse émise. Il sera mené sur des lignées cellulaires de souris et consistera à préciser l’impact du stress mitochondrial sur la résistance aux traitements. Viendra ensuite une étape de validation du ciblage de la voie MAPK pour transformer des tumeurs froides en tumeurs chaudes.

Les résultats pourront prouver que l'inhibition de la voie MAPK constitue un nouvel outil de lutte contre le stress mitochondrial et sa capacité à induire un échappement immunitaire tumoral.

Perspectives

Les informations issues du programme favoriseront la mise en place d’essais cliniques visant à évaluer la capacité de certaines immunothérapies à transformer des tumeurs froides en tumeurs chaudes. Sensibilisées aux attaques du système immunitaire, ces tumeurs seront plus facilement soignées par chimio-immunothérapie, améliorant sensiblement le pronostic des patients atteints de cancer pulmonaire à un stade avancé.




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