Dispositif "Au cœur de la classe" : le SNES-FSU Dijon dit non à une "opération bricolage"

Le syndicat enseignant SNES-FSU fustige le dispositif « Au cœur de la classe » à travers un communiqué de presse paru le 7 octobre. L’organisation syndicale dénonce la « nouvelle opération de bricolage » de l’académie de Dijon.

Publié : 8 octobre 2025 à 17h00 par
Léon Charpenay - Redacteur Web

Pigiste

Le syndicat national des enseignants du second degrés fustige le dispositif "Au cœur de la classe"
Manifestation SNES FCU Dijon
Crédit : Photo DR : Facebook SNES FSU ac Dijon

Le SNES-FSU Dijon rejette fermement le nouveau projet "Au cœur de la classe" lancé par le rectorat de l'académie de Dijon. Ce programme, présenté comme une initiative innovante pour améliorer les performances des élèves, est perçu par le syndicat comme une énième mesure inefficace et chronophage, sans aucune réelle ressource supplémentaire.

Derrière cette opération, censée rassembler enseignants et inspecteurs dans les collèges de l’académie pour "trouver des solutions" aux difficultés scolaires, le syndicat voit surtout une stratégie de communication mal pensée. Le SNES-FSU rappelle qu’aucune baisse d’effectifs en classe, ni création de postes n’est prévue, et qu’aucun budget spécifique n’a été alloué.

Des enseignants déjà surchargés

Dans un communiqué diffusé ce lundi 7 octobre, le syndicat ironise sur la succession des initiatives jugées irréalistes par l’académie, après le "job dating" pour recruter des professeurs de français en quelques minutes. Cette fois, c’est un dispositif reposant sur du travail non rémunéré qui est dénoncé.

("Le cœur de la classe, nous le connaissons bien, car c'est nous qui le faisons battre, car nous y sommes au quotidien !", affirme le syndicat, qui déplore une nouvelle opération "bricolée" lancée sans concertation.)

Pour le SNES-FSU Dijon, les pistes d'amélioration sont connues et concrètes : faire baisser les effectifs dans les classes, renforcer les équipes éducatives avec des infirmières scolaires, des assistants sociaux, des psychologues de l'Éducation nationale, ou encore des AESH pour accompagner les élèves en situation de handicap. Autant de mesures concrètes jugées plus efficaces que des réunions supplémentaires sans moyens.

Une contestation sur la forme comme sur le fond

Le syndicat dénonce aussi la méthode employée. Selon lui, ce dispositif a été présenté aux syndicats lors d'une simple réunion informelle, sans qu’aucun vote ne soit organisé. Les critiques émises auraient été ignorées par l'administration.

("Le SNES-FSU dénonce ce dispositif présenté comme innovant alors qu'il ne repose sur rien de tangible", lit-on dans le communiqué.)

Face à ce qu’il considère comme un passage en force, le SNES-FSU Dijon appelle les enseignants concernés à ne pas céder à la pression, à refuser de participer bénévolement à ces réunions, et à contacter leurs sections départementales pour toute question.

Le syndicat estime enfin que ce type d’initiative, lancée sans moyens ni réelle reconnaissance du métier, risque fort de disparaître aussi vite qu’elle est apparue.