L’UFC que choisir dénonce une « fracture sanitaire » en Côte d’Or

La direction locale de l’UFC que choisir appelle à un rassemblement ce jeudi matin devant les locaux de l’agence régionale de santé, à Dijon. L’association dénonce un problème d’accès aux soins en Côte d’Or avec notamment des difficultés pour prendre rendez-vous chez certains spécialistes comme les ophtalmologues, les gynécologues ou les pédiatres.

23 novembre 2023 à 8h58 par la rédaction

L'UFC que choisir dénonce un problème d’accès aux soins en Côte d’Or
"L'UFC que choisir" dénonce un problème d’accès aux soins en Côte d’Or
Crédit : Photo d'illustration / CHU de Dijon

Ci-dessous, le communiqué de l’association « UFC que choisir » de Côte d’Or :  

L’accès géographique à la médecine de ville est extrêmement dégradé dans le département. Notre analyse montre en effet que 28,2% des habitants du département résident dans un désert médical 1 pour l’ophtalmologie, et que 25% des femmes et 22,9 % des enfants qui y habitent sont respectivement dans un désert médical gynécologique et pédiatrique. Bien que les déserts médicaux soient moins répandus pour les généralistes 2,7 % de la population départementale, la situation reste tout de même tendue pour 17,9 % des usagers du département qui ont d’importantes difficultés 2 pour accéder à ce pilier du parcours de soins.

Avec la dimension économique, les déserts médicaux s’étendent dramatiquement

En combinant la dimension géographique et financière de l’accès aux soins, c’est-à-dire en ne prenant en compte que l’accès à des médecins ne pratiquant pas de dépassements d’honoraires, la situation se détériore très fortement en ce qui concerne l’accès aux spécialistes. Les déserts médicaux se retrouvent alors aussi bien les zones urbaines que les zones rurales de notre département. En Côte d’Or, ce sont ainsi 65 % des femmes qui résident dans un désert médical pour les gynécologues, 40,3 % des enfants qui sont dans un désert médical pour les pédiatres, et 51,6 % des personnes qui vivent dans une commune où trouver un ophtalmologue respectant le tarif de la sécurité sociale relève de la gageure.

Obtenir un rendez-vous médical est souvent impossible

Pour illustrer les conséquences concrètes des difficultés d’accès aux soins, les bénévoles des associations locales de l’UFC-Que Choisir, dont ceux de notre association locale, ont contacté anonymement 2 642 médecins généralistes présents dans 70 départements pour savoir s’ils acceptaient de les suivre en tant que médecin traitant. Alors qu’au niveau du pays dans 51,5 % des cas les médecins ont refusé la demande de nos bénévoles, à l’échelle de notre région ce pourcentage se monte à 29 %, un chiffre en baisse par rapport à une enquête identique que nous avions réalisée il y a 4 ans (39 %). En ce qui concerne spécifiquement notre département, 30 % des généralistes contactés nous ont indiqué qu’ils ne prenaient plus de plus de patient. Également, 761 ophtalmologues présents dans 65 départements ont été contactés afin de leur demander s’il était possible d’obtenir un rendez-vous pour une visite de contrôle, en tant que nouveau patient. Dans 21 % des cas, les professionnels interrogés dans notre région ont refusé de planifier un rendez-vous (contre 28 % à l’échelle nationale). 




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