La préfecture interdit la pride dans le centre de Dijon
La « pride », manifestation annuelle de la communauté LGBT, doit avoir lieu ce samedi 14 juin à Dijon. Mais la préfecture a annoncé ce mercredi soir l’interdiction de son passage dans le centre-ville. Le syndicat Solidaires 21 a ensuite réagi à cette décision.

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La préfecture a annoncé l’interdiction de la tenue de la manifestation dans le centre-ville de Dijon ce mercredi soir via un communiqué :
« Le préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté, préfet de la Côte-d'Or, a décidé par arrêté préfectoral d’interdire le centre-ville de Dijon pour la manifestation prévue le samedi 14 juin sous l’appellation « Pride 2025 » et déclarée par l’organisation syndicale Solidaires 21 et par l’association « Les Orageuses ». Alors que le nombre de participants, au regard des manifestations précédentes (2500, 1500), est probablement sous-estimé par les organisateurs (200), cette mesure d’interdiction, limitée géographiquement, est rendue nécessaire compte-tenu du risque de troubles à l’ordre public liés :
à la probabilité élevée que des individus aux velléités d’actions violentes se greffent au cortège, aux précédents troubles à l’ordre public constatés lors de la manifestation qui s’était tenue au centre-ville en juin 2023 au cours de laquelle des individus avaient commis de nombreuses dégradations sur des biens publics et privés, à la forte affluence constatée au centre-ville de Dijon en cette période, le samedi après-midi, avec la présence de familles accompagnées de jeunes enfants, à l’organisation de nombreux événements festifs et culturels ce samedi au centre-ville de Dijon.
La manifestation pourra se dérouler en dehors du périmètre d’interdiction, sous réserve du respect de l’ordre public. La préfecture précise qu’elle a, comme pour toute manifestation sensible ou d’envergure, convié les organisateurs à une réunion pour échanger sur les mesures visant à assurer la sécurité des manifestants et celle des autres usagers de l’espace public. Le représentant des organisateurs n’a toutefois pas souhaité poursuivre le dialogue, rendant dès lors impossible l’identification conjointe d’un parcours alternatif ainsi que les modalités de sécurisation de la manifestation, dont l’organisateur est responsable. Tout manquement aux dispositions de l’arrêté préfectoral interdisant la manifestation dans le secteur indiqué est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe conformément aux dispositions de l’article R. 644-4 du code pénal. »
Le syndicat Solidaires 21, partie prenante à la base dans l’organisation de la pride, a réagi dans la nuit via un autre communiqué :
« Que dire, si ce n’est qu’une nouvelle fois, la préfecture use et abuse de toutes les méthodes pour disqualifier les organisatrices.teurs et valoriser sa répression future à l’aide notamment des « contraventions de la quatrième classe ». Cette disqualification des organisatrices.teurs passe pour la préfecture notamment par une critique dans un communiqué de presse d’un représentant de notre syndicat indiquant qu’il « n’a toutefois pas souhaité poursuivre le dialogue » lors d’une audience le vendredi 6 juin. Nuance, il a seulement clôturé une supercherie de pseudo dialogue social et respecté les mandats de notre organisation syndicale dans un espace où la négociation était biaisée d’avance. Le mandat était clair : refuser toute volonté de vouloir invisibiliser les revendications des personnes LGBTQI en autorisant un parcours en dehors du centre-ville où il n’y a personne. En effet, lors de cette audience en préfecture, il a été annoncé au bout de quelques secondes que la préfecture interdirait tout parcours dans le centre-ville de Dijon. En échange, celle-ci a proposé le même parcours que l’an dernier qui avait été refusé et contesté en référé-liberté auprès du Tribunal Administratif de Dijon par la CGT 21, la FSU 21 et SOLIDAIRES 21. Face à cette provocation, il n’y avait rien à discuter. Nous le répétons mais la décision de la préfecture est affligeante face à la montée des discours réactionnaires et LGBTQIphobes, à la multiplication des violences verbales et physiques tant en France qu’à l’étranger à l’encontre des minorités et aux politiques libérales qui accroissent la vulnérabilité de celles et ceux qui subissent déjà quotidiennement les oppressions. »