Mobilisation des pharmaciens à Dijon : un rendez-vous crucial ce jeudi 18 septembre

Le 18 septembre à 9h30, les pharmaciens de Dijon et de toute la Côte-d’Or sont appelés à se rassembler Place du Théâtre par l'Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine. Ce mouvement vise à défendre l’avenir des officines de proximité, menacées par les récentes décisions gouvernementales.

Ce rassemblement, organisé en dehors des mobilisations syndicales nationales prévues l’après-midi, se veut distinct et pacifique. Il s’inscrit dans une volonté de clarté des revendications, mais aussi de sécurité pour les participants. Le mot d’ordre est simple : "Pas de santé sans pharmacies".

Le motif de la manifestation

À l’origine de cette mobilisation des pharmaciens à Dijon, une profonde inquiétude : l’adoption de l’arrêté du 4 août 2025, qui impacte directement le modèle économique des pharmacies. Cet arrêté prévoit une baisse de la rémunération sur les médicaments génériques.

Selon les représentants, cette mesure est perçue comme injuste et dangereuse. Elle menacerait selon l'USPO jusqu’à un tiers des pharmacies en France et pourrait aggraver les inégalités d’accès aux soins, notamment dans les zones rurales.

Les pharmaciens dénoncent une politique de santé qui ne tient pas compte de leur rôle central :

• dans le maillage territorial de la santé,

• dans la prévention et le suivi des patients,

• dans la lutte contre les déserts médicaux.

« Nous ne pouvons accepter que notre rôle essentiel dans le système de santé soit méprisé et sacrifié », déclare l'USPO dans son communiqué. La mobilisation du 18 septembre s’inscrit dans un mouvement national, mais le rendez-vous dijonnais est particulièrement symbolique. À 10h30, une délégation sera reçue en Préfecture de Côte-d’Or, pour porter les revendications de la profession au plus haut niveau.

Les organisateurs appellent à venir en blouses blanches, pour marquer l’appartenance au corps de santé et la solidarité de toute la filière.

Un front uni en Bourgogne Franche-Comté

À l’échelle régionale, la mobilisation est portée par plusieurs représentants engagés, dont Pierre-Olivier Variot et Sébastien Lagoutte, co-présidents en Bourgogne Franche-Comté. Leur message est clair : cette mobilisation est vitale pour les officines, mais aussi pour les patients.

Ils sont rejoints par une dizaine d’élus départementaux du secteur pharmaceutique (Côte-d’Or, Yonne, Saône-et-Loire, Nièvre, Jura, Haute-Saône, Territoire de Belfort…), signe d’un large consensus dans la profession.

Pourquoi c’est aussi l’affaire des patients

Au-delà des enjeux économiques pour les pharmaciens, cette mobilisation concerne l’ensemble des citoyens. Si les officines venaient à disparaître ou à se concentrer uniquement dans les grandes villes, l'USPO ce sont des milliers de patients qui verraient leur accès aux médicaments et aux conseils pharmaceutiques compromis.

Dans un contexte où les urgences hospitalières sont sous tension, où les généralistes manquent dans certains territoires, les pharmacies restent souvent le premier point de contact avec le système de santé. Elles jouent un rôle crucial dans la continuité des soins, le dépistage, ou encore la vaccination.