Eau potable en Côte d'Or : l'UFC Que Choisir alerte sur la pollution

Dans une nouvelle alerte lancée ce mois-ci, l’UFC-Que Choisir de Côte-d’Or alerte sur la qualité de l’eau potable distribuée dans le département. À travers sa campagne nationale « La Goutte de trop », l’association locale dénonce une situation qui perdure : une eau polluée par les pesticides, une réglementation jugée laxiste et une facture de plus en plus lourde pour les consommateurs.

Des polluants persistants dans l’eau du robinet

Selon la dernière version de sa carte interactive, l’UFC-Que Choisir relève des non-conformités sur la qualité de l’eau dans plusieurs communes de Côte-d’Or. « Ce risque chimique concerne les pesticides agricoles utilisés par le passé, et interdits depuis quelques années, et maintenant leurs produits de dégradation que l’on recherche et que l’on trouve en quantités parfois significatives », peut-on lire dans le communiqué.

Les PFAS, surnommés « polluants éternels » en raison de leur persistance dans l’environnement, commencent également à être détectés dans certaines nappes phréatiques du département. « Trop peu d’analyses sur les PFAS sont réalisées dans le département à ce jour », alerte encore l’association, qui s’appuie sur les données de l’IGN pour documenter leur présence.

Une protection insuffisante des captages

La qualité de l’eau est aussi tributaire de la protection des zones de captage. Mais là encore, les critiques sont nombreuses. « Seuls 85 % des 375 captages de Côte-d’Or bénéficient de périmètres de protection », regrette l’UFC-Que Choisir, qui juge les plans d’action en vigueur « pas assez ambitieux pour une véritable démarche de progrès agro-écologique ».

L’association cite en exemple la ville de Lons-le-Saunier, dans le Jura. Là où seule l’agriculture biologique est autorisée autour des captages les plus sensibles. Résultat : une meilleure protection de la ressource, pour un coût modeste estimé à 3 centimes d’euros par m³ d’eau distribuée.

Une facture en hausse et payée par les usagers

« Force est de constater que ces dispositions sont bien insuffisantes et focalisent les moyens financiers sur des actions curatives pour permettre de continuer à boire de l’eau au robinet ! », insiste l’UFC-Que Choisir Côte-d’Or. Selon les projections de la FNCCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et régies), le prix de l’eau pourrait doubler d’ici 2035. Les causes sont multiples : dépollution coûteuse, vétusté des réseaux, hausse du coût de l’énergie…

Un constat partagé par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans son rapport de novembre 2023, qui évoque des « majorations tarifaires pouvant aller jusqu’à un doublement du prix en 2035 ».

L’UFC-Que Choisir demande des responsabilités claires

« Si l’eau du robinet est toujours potable, c’est que les consommateurs payent la note ! », dénonce l’association, qui appelle à appliquer le principe du pollueur-payeur.

Elle réclame une contribution financière directe des fabricants de pesticides de synthèse, ainsi qu’une hausse de la taxe sur les produits phytosanitaires. Objectif : financer les actions de prévention et les nouveaux traitements nécessaires à la dépollution.

Parmi ses autres revendications :

• Renforcement de la procédure d’autorisation des pesticides, avec des études toxicologiques indépendantes ;

• Identification complète des métabolites par les fabricants ;

• Restrictions d’usage en fonction de la nocivité des produits, notamment autour des captages ;

• Protection obligatoire des aires d’alimentation, avec contrôles renforcés.

La carte intéractive est disponible ici, alors que les informatins complète sur cette campagne est à retrouver sur https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-lancement-de-la-campagne-ufc-que-choisir-la-goutte-de-trop-les-consommateurs-refusent-de-payer-seuls-la-note-de-la-depollution-de-l-eau-du-robinet-n172504/.