Incendie à la médiathèque Champollion : les réactions
La médiathèque Champollion, située dans le quartier des Grésilles à Dijon, a été touchée par un nouvel incendie criminel dans la nuit de samedi à dimanche. De nombreux élus locaux ont réagi après cet événement.
Publié : 3 mars 2025 à 8h29 par Fabrice Aubry
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L’une des premières à réagir a été la maire de Dijon, Nathalie Koenders :
« Un incendie criminel a pour la seconde fois endommagé la bibliothèque Champollion la nuit même qui a suivi sa réouverture au public, moins de deux semaines après un premier incendie. Je condamne cet acte intolérable avec la plus grande fermeté. Je remercie les pompiers qui sont intervenus pour éteindre le feu et tient avant toute chose à exprimer tout mon soutien au personnel municipal qui avait œuvré sans relâche et accompli un travail remarquable pour permettre la réouverture rapide de cet équipement public de grande qualité déjà rendu inutilisable par le premier incendie. Ensemble, nous ne céderons ni à l’intimidation ni au découragement.
Je le rappelle, la médiathèque Champollion est très fréquentée et bénéficie aux habitants du quartier et à tous les dijonnais. En tant que Maire, ma détermination est totale et je demande au Préfet et au Procureur de la République d’agir et de tout mettre en œuvre pour que l’enquête concernant ces deux actes évidemment liés entre eux soit menée avec le plus grande rapidité, qu’elle puisse aboutir et pour que les auteurs soient arrêtés et condamnés à la hauteur de la gravité des faits. De tels actes criminels ne peuvent demeurer sans suite et j’entends être tenue informée de l’avancement de l’enquête. La République ne peut tolérer que des individus dangereux s’en prennent ainsi à un équipement public. »
Les élus d’opposition n’ont ensuite pas tardé à réagir comme Emmanuel Bichot, le président du groupe « Agir pour Dijon » :
« Suite au second incendie qui a touché la médiathèque Champollion dans le quartier des Grésilles, Emmanuel BICHOT dénonce une nouvelle fois l’inertie de la municipalité face au narcotrafic et aux violences, attestant d’une complaisance manifeste depuis trop longtemps. Agir pour Dijon demande à l’actuelle municipalité de faire preuve de responsabilité et de coopérer de façon plus active avec l’État pour la mise en œuvre du plan national « Ville de sécurité renforcée », annoncé mi-février par le ministre de l’Intérieur. Il s’agit de lutter contre l’enkystement du trafic de stupéfiants, la concentration des faits de délinquance, les troubles récurrents à l’ordre public, la présence d’une immigration irrégulière et d’un repli communautaire.
Le bailleur social Grand Dijon Habitat qui héberge des appartements nourrices et des points de deal doit également prendre ses responsabilités. Agir pour Dijon condamne avec force les auteurs de ces dégradations répétées, qui montrent une forme d’acharnement contre un lieu public, qui plus est un lieu de culture et de formation en particulier pour les jeunes. « C’est une forme de terrorisme » a déclaré Emmanuel BICHOT. « Les auteurs doivent être retrouvés et condamnés. » Cet incendie criminel contre des bâtiments publics est le troisième en moins d’un mois dans le quartier des Grésilles. La série a commencé avec le centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), dans la nuit du 6 au 7 février. Sans oublier l’incendie de l’école Champollion en juin 2023.
Nous exprimons notre total soutien aux forces de l’ordre, aux services de l’État et aux habitants du quartier des Grésilles, qui sont en première ligne et subissent ces violences au quotidien ».
Autre élu municipal à avoir réagi, Henri-Bénigne de Vregille :
« C’est le troisième incendie criminel en un mois qui touche un service public du quartier après le centre de formation de la fonction publique et cette même médiathèque déjà dégradée. Les agents engagés au service de cet équipement de culture méritent d’être accompagnés pour éviter le découragement. Cependant, nous devons collectivement rapidement dépasser ce temps de l’émotion pour réagir très fermement.
Depuis de longues années nous constatons une dégradation de la sécurité dans notre ville avec une véritable lutte pour le contrôle de différents lieux et quartiers sur fond de trafics de stupéfiants. Une ville pas si « douce à vivre » comme aime pourtant à le marteler la Maire socialiste de Dijon, ou en tous cas pas pour tous. Il est par ailleurs difficile de ne pas voir dans ces incendies une réponse de délinquants au récent « plan départemental de restauration de la sécurité du quotidien » des services de l’Etat qui vise à déstabiliser et à réprimer les trafiquants. Nous pouvons rendre un hommage appuyé à nos forces de l’ordre qui ne cessent de traquer et harceler les dealers et leurs donneurs d’ordre. Comment la ville de Dijon peut aider l’Etat ? C’est bien la question qui se pose aujourd’hui car l’émotion ne peut être suffisante, ni même les postures martiales. Il faut agir. Nous demandons de renforcer notre police municipale et d’accentuer la coordination avec la police nationale. Il est en effet trop facile de se retrancher derrière la responsabilité des autres. Il faut mobiliser les bailleurs sociaux et avoir un bilan de leurs actions en matière de vigilance contre le trafic de stupéfiants. Il faut assurer une lutte implacable contre le blanchiment de l’argent de la drogue qui passe par certains commerces. Il faut décourager la consommation de drogue qui est le carburant de toute cette économie parallèle. Il est possible d’agir plus vite et plus fort à l’échelon municipal. C’est la meilleure réponse à apporter à cette violence mais également le meilleur rempart que nous devons à nos services publics de proximité si lâchement pris pour cible. »
A noter enfin la réaction de François Sauvadet, le président du conseil départemental sur le réseau X (ex-Twitter) :