La boutique Shein suscite encore la polémique à Dijon
Les membres de l’association « les amis de la Terre Côte-d’Or » étaient présents ce week-end devant la boutique éphémère Shein à Dijon pour interpeller et informer consommateurs et passants. 700 tracts ont été distribués.

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Une boutique de la marque chinoise Shein a ouvert jeudi matin rue Piron, dans le centre-ville de Dijon. De nombreux clients étaient au rendez-vous mais cette ouverture a également provoqué une polémique puisqu’il s’agit d’une boutique éphémère, ouverte que pour quelques jours et prônant la « fast fashion » avec une production puis une vente de vêtements en grande quantité, système pointé du doigt pour la pollution que cela entraine.
Voilà ci-dessous le communiqué de l’association « les amis de la Terre Côte-d’Or » :
Lors de notre mobilisation rue Piron ce 28 juin après-midi, nous tenions une banderole devant la boutique, sans gêner les clients. Toutefois cela n’a pas plu au responsable du magasin qui a appelé la police. La police municipale nous a demandé de manifester plus loin, ce que nous avons refusé car ne gênant en rien la circulation et l’activité commerciale. Puis est venue la police nationale, un policier nous a menacé d’être emmené au poste si nous ne bougions pas. Il nous a demandé de nous mettre devant n’importe quelle autre boutique, mais pas devant SHEIN ! Finalement nous nous sommes décalé de 2 mètres, car nous ne voulions évidemment pas gêner les boutiques voisines.
Contrairement à ce qu’affirme Quentin Ruffat, porte-parole de Shein France, cette marque ne défend pas un modèle basé sur la proximité client, ne répond pas à la demande du consommateur, ne défend pas une « mode abordable, accessible à toutes et tous », qui « bénéficiera à l’ensemble des commerçants dijonnais ».
LA MULTINATIONALE SHEIN C’EST :
– un salaire de 0,04 € versé aux ouvriers par vêtement produi
–18h travaillées par jour pour les ouvriers,
– un chiffre d’affaires en 2022 de plus de 30 milliards €, tourné vers la rémunération des actionnaires et non vers les salariés exploités
– un modèle économique, comme le dit l’association de consommateurs CLCV 21, « incompatible avec les enjeux actuels de consommation responsable, de respect des droits humains et de préservation de l’environnement »2, pour une des industries les plus polluantes tous secteurs confondus,
– Un lobbying au plus haut niveau de l’État pour aller à l’encontre de la réduction des gaz à effets de serre et desintérêts des citoyens en détricotant les efforts des législateurs pour réguler le secteur3, avec l’action du désormais lobbyiste Christophe Castaner, ancien ministre très proche de M. Macron, au travers de sa société Villanelle Conseil.
LA FAST FASHION, C’EST AUJOURD’HUI :
– 150 milliards de vêtements produits chaque année, 10 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales : la fast fashion est une production effrénée de vêtements et une course vers les coûts de production les plus bas. Elle piétine le droit à l’environnement et perpétue des violations des droits humains et des personnes qui fabriquent nos vêtements4.
– La mode est l’une des industries les plus polluantes de la planète. 3ème secteur consommateur d’eau dans le monde, après la culture de blé et riz.
70 % des fibres synthétiques proviennent du pétrole, ressource fossile limitée et polluante. Les vêtements en synthétique relâchent des microfibres plastiques à chaque lavage. 240 000 t. chaque année finissent dans les océans, l’équivalent de 24 milliards de bouteilles plastique. 20 % de la pollution des eaux serait ainsi imputable à la teinture et au traitement des textiles.