Manifestation associative à Dijon : « On veut vivre, pas survivre »

Réunis ce jeudi 16 octobre à Dijon, une cinquantaine de salariés et militants associatifs ont dénoncé la précarité croissante dans leur secteur. À l’appel du syndicat ASSO‑SOLIDAIRES 21, ils alertent sur les coupes budgétaires annoncées par l’État, qui menacent des milliers d’emplois.

Publié : 16 octobre 2025 à 19h00 par Quentin Toneatti

Environ 50 personnes se sont mobilisées ce jeudi midi devant la préfecture.
Environ 50 personnes se sont mobilisées ce jeudi midi devant la préfecture.
Crédit : Solidaires 21

Ce jeudi 16 octobre, une quarantaine à cinquantaine de personnes se sont rassemblées à Dijon à l’appel du syndicat ASSO‑SOLIDAIRES 21 pour dénoncer la baisse des financements publics des associations et ses conséquences sur l’emploi associatif. Devant la préfécture entre 12h30 et 13h30, une prise de parole est notamment mise en valeur par le collectif. Celle de Théo, approuvée et relayée par l'Union syndicale Solidaires 21. 

"On veut vivre pas survivre"

Lors de sa prise de parole, le  représentante d’ASSO‑SOLIDAIRES 21 a dénoncé le désengagement progressif de l’État, qui, selon lui, « se décharge de missions quasi régaliennes sur les associations », que ce soit dans la protection sociale, la culture, l’environnement ou le sport. Elle a souligné que ces structures étaient indispensables à chaque étape de la vie des citoyens.

Théo a rappelé que le secteur associatif fonctionnait à la fois grâce aux bénévoles, mais aussi grâce aux 1,8 million de salariés, ce qui représente 10 % des emplois du privé. Pourtant, la précarité y serait largement répandue : « moins de la moitié sont en CDI », de nombreux contrats seraient précaires, comme les CDII ou les CEE, et « plus de la moitié sont en temps partiels, avec des contrats à 10-12h par semaine ». Cette précarité toucherait en majorité les femmes, « qui constituent 70 % de la masse salariale ».

Elle a également mis en lumière le faible niveau de rémunération dans le secteur : le salaire moyen y serait de 1 600 euros nets, contre 2 800 euros dans le reste du privé. Une inégalité qu’elle a illustrée par une formule choc : « en 2025, on est mieux payés à détruire la planète dans des grosses entreprises, comme Total ou Amazon, qu’à protéger des enfants victimes de maltraitance ».

Un mode de finanement en souffrance 

Le représentant a critiqué le mode de financement actuel, jugé instable et insuffisant. Le système de financement au projet, avec des dossiers à remplir chaque année, « asphyxie les associations et empêche les CDI », a-t-il déclaré. Des coupes budgétaires annoncées par le gouvernement viendraient aggraver la situation : « moins 17 % pour les sports, la jeunesse et la vie associative », et « moins 50 % pour l’économie sociale et solidaire ». Selon lui, ces réductions entraîneraient des vagues de licenciements : « un tiers des structures prévoient déjà des licenciements », ce qui pourrait signifier « des dizaines de milliers d’emplois » supprimés.

Enfin, Théo a salué une dynamique de mobilisation en hausse : le syndicat ASSO‑SOLIDAIRES aurait vu son nombre d’adhérents multiplié par quatre en cinq ans, atteignant près de 1 400 syndiqués au niveau national, et de 2 à 17 syndiqués en deux ans en Côte-d’Or. Selon lui, les salariés du monde associatif « souffrent, mais ont déjà commencé à se regrouper », et elle a appelé à une syndicalisation massive.

Il a conclu sur une formule résumant l’enjeu de cette mobilisation :
« Parce que dans “travailler pour une bonne cause”, il y a le mot ‘travailler’, et nous aussi, on a le droit de vivre dignement de notre travail ! On veut vivre, pas survivre ! »