Mieux comprendre : un séminaire organisé sur les sites classés, protecteurs des paysages des Climats de Bourgogne

Un séminaire en présence du préfet de la région Bourgogne Franche-Comté et l’Association des Climats du vignoble de Bourgogne a eu lieu ce mardi 28 octobre au Cellier du Château du Clos de Vougeot. Le but était de marquer la naissance d'un nouveau site cet été sur la Côte de Nuits et mieux comprendre comment fonctionne cet outil de protection de nos territoires bourignons unique au monde.

Publié : 29 octobre 2025 à 12h06 par
Léon Charpenay - Redacteur Web

Pigiste

Un séminaire autour des sites protégés a eu lieu ce mardi 28 octobre au Château du clos de Vougeot
Le Château du clos de Vougeot.
Crédit : Photo DR : rédac K6fm

Le site de la Côte de Nuits couvre 4 530 hectares et s’étend sur près de 20 kilomètres au sud de Dijon. Il inclut environ 35 % de vignobles, 50 % de forêts et 12 % de pelouses sèches. Sa reconnaissance repose sur deux critères majeurs : la qualité pittoresque de ses paysages et leur valeur historique, reflet séculaire des pratiques viticoles bourguignonnes.

 

Un engagement de l’État pour les Climats

Ce classement s’inscrit dans une démarche engagée par l’État français auprès du Comité du patrimoine mondial. L’objectif est clair : garantir la préservation des paysages non bâtis, en complément des outils patrimoniaux existants (monuments historiques, plans locaux d’urbanisme, etc.).

Ainsi, tous les travaux susceptibles de modifier l’aspect du site nécessitent une autorisation spécifique. Cette réglementation stricte (issue du Code de l’environnement) protège durablement l’intégrité du territoire : aucune publicité, aucun camping ni nouvelle ligne électrique aérienne ne sont autorisés dans le périmètre classé. Les inspecteurs des sites, assermentés, veillent au respect de ces règles.

 

Un séminaire pour mieux comprendre les enjeux

Pour célébrer cette nouvelle reconnaissance et valoriser les protections déjà en place sur la côte de Beaune, un séminaire intitulé « Les sites classés, protecteurs des paysages des Climats de Bourgogne » est organisé ce mardi 28 octobre 2025 au château du Clos de Vougeot. Co-présidé par le Préfet de région et l’Association des Climats du vignoble de Bourgogne, cet événement réunit élus, professionnels de la viticulture et gestionnaires d’espaces naturels.

Au programme : présentation des mécanismes de protection, échanges avec les acteurs locaux, et partage d’expériences sur la mise en œuvre concrète de ces dispositifs en Côte-d’Or.

 

Une mosaïque de sites désormais protégés

Avec l’ajout de la Côte de Nuits, la côte viticole compte désormais quatre sites classés :

  • Côte méridionale de Beaune, de Beaune à Santenay (4 800 ha, classée en 1992)
  • Montagne des Trois Croix, entre Côte-d’Or et Saône-et-Loire (1 220 ha, classée en 1993)
  • Côte nord de Beaune, autour de la colline de Corton (3 450 ha, classée en 2023)
  • Côte de Nuits, nouvellement classée (4 530 ha)

Ces espaces protégés couvrent désormais 14 000 hectares. Ils forment un ensemble cohérent, alliant vignobles, combes rocheuses, forêts et villages viticoles, tous témoins d’un savoir-faire ancestral.

 

Vers un cinquième site classé : les Maranges

La DREAL Bourgogne-Franche-Comté travaille actuellement à l’étude d’un cinquième classement : celui du coteau des Maranges, situé à l’extrémité sud du bien UNESCO. Avec une superficie plus modeste (moins de 300 ha), ce projet fait l’objet d’une concertation locale et d’une enquête publique à venir.

 

Un outil essentiel pour l’avenir

Pour Gilles de Larouzière, président de l’Association des Climats, ce classement est « une très bonne nouvelle pour la pérennité du vignoble inscrit au Patrimoine mondial ». Il rappelle que ce dispositif « crée des conditions optimales pour préserver et transmettre le site » tout en rassurant les vignerons : « le site classé ne fige pas le paysage au détriment de l’activité viticole ».

Ce classement agit donc comme une garantie : celle de maintenir l’authenticité du terroir face aux menaces de transformation, comme cela avait été le cas lors de l’affaire du bois de Corton, qui avait soulevé une vive émotion dans la profession.