« Il y a Urgence à soigner les Urgences »

Une soixantaine de manifestants se sont rassemblé ce vendredi après-midi devant le siège de l’Agence Régionale de Santé à Dijon. L’objectif était d'interpeller les responsables de l’ARS sur les problèmes des services des urgences. Voilà ci-dessous le communiqué envoyé ce vendredi après-midi par le syndicat CGT Santé de Bourgogne.

5 avril 2019 à 15h40 par la rédaction

K6 FM
Crédit : Photo dillustration K6FM

« Les urgences hospitalières sont le miroir grossissant de tous les dysfonctionnements de notre système de santé et particulièrement de l’hôpital. La multiplication des conflits est révélatrice d’une situation d’épuisement professionnel et d’un système au bord de l’explosion.

Depuis des années, les pouvoirs publics ont été alertés de cette situation. Les fermetures massives de lits, dans une logique de fonctionnement à flux tendu de l’hôpital, sont un non-sens. L’activité d’un hôpital ne peut se soumettre aux critères de production programmée de l’industrie. Les réorganisations sont permanentes à l’hôpital, mais leurs logiques strictement financières sont en train de le tuer. Au-delà de la question des moyens humains, la problématique des lits d’hospitalisation nécessite de prendre en compte l’évolution des besoins. Si les services par appareil correspondent toujours à un besoin, ils ne répondent plus à l’émergence des polypathologies, notamment chez les personnes âgées, qui nécessitent la création de services de médecine polyvalente dans tous les hôpitaux et plus particulièrement dans les CHU.

Les conditions de travail sont inacceptables pour les médecins qui, par manque de moyens, se mettent en danger professionnel sur de la prise en charge des patients, et pour les équipes paramédicales en danger par défaut de prescripteurs. En plus de la charge mentale pour les médecins, s’ajoute la multiplication des gardes à cause de l’absentéisme.

Combien de patients s’amassent sur des brancards et parfois y meurent ?

Alors que la Franche-Comté a déjà subi la centralisation du Centre 15 à Besançon, la Bourgogne commence à ressentir les effets négatifs avec la fusion des centres 15 Cote d’Or et Nièvre.

En Bourgogne-Franche-Comté, sept localités sont touchées : Tonnerre, Clamecy, Avallon, Decize SaintClaude, Gray Lons.

Que ce soit la fermeture totale ou partielle ou la suppression de ligne de SMUR, ce sont des milliers de vie qui sont mises en danger pour ces territoires. La fermeture des urgences, c’est l’annonce progressive de la fin d’autres services qui vont suivre et une désertification accélérée de nos régions.

Pourtant, des solutions immédiates subsistent pour desserrer le nœud coulant financier qui étrangle l’Hôpital. Des solutions existent notamment en supprimant la taxe sur les salaires. Il s’agit d’un impôt prélevé sur l’hôpital pour compenser le fait que le secteur de la santé ne paye pas de TVA. Il s’agit d’un impôt injuste qui représente plus de 4 milliards d’euros. Une somme qui équivaut à 100  000 emplois ! Or, le gouvernement n’a pas fait le choix de supprimer cet impôt injuste, mais il a supprimé l’ISF qui représente un manque à gagner du même montant, soit 4 milliards d’euros !

D’importantes mobilisations se sont construites, en intersyndicale, avec les médecins, la population et les gilets jaunes localement. »

Communiqué du Syndicat CGT Santé Bourgogne 




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