Logement en Bourgogne : 83 300 ménages supplémentaires à loger d’ici 2030

Selon un communiqué de l’INSEE publié ce mercredi soir, 83 300 ménages supplémentaires seront à loger en Bourgogne-Franche-Comté d’ici à 2030 malgré une population qui n’augmente plus dans la région.

20 décembre 2018 à 6h40 par la rédaction

K6 FM
Crédit : K6FM

La Bourgogne-Franche-Comté pourrait compter 1 350 400 ménages en 2030 si les tendances démographiques se poursuivaient, soit 83 300 ménages supplémentaires. Les effets du vieillissement de la population expliqueraient en grande partie cette progression. L’évolution des modes de vie et la croissance de la population, très faible à l’horizon 2030, ne joueraient qu’un rôle marginal. Le nombre de ménages augmenterait moins rapidement qu’au niveau national, même dans les départements les plus dynamiques, Côte-d’Or, Doubs et Territoire de Belfort. Il diminuerait dans la Nièvre. Cette augmentation du nombre de ménages expliquerait plus de la moitié des besoins en logements dans la région, qui seraient de 45 000 au total entre janvier 2020 et janvier 2026. Par ailleurs, le parc de logements se renouvelle pour répondre aux nouvelles attentes, notamment en matière d’écologie et d’accessibilité. Avec le plus fort taux de vacance de métropole, la région dispose d’une ressource potentielle à mobiliser.

Région étendue, en large partie rurale et à faible dynamisme démographique, la Bourgogne-Franche-Comté est peu concernée par la crise du logement. Néanmoins, l’évolution du nombre de logements et l’adaptation de l’habitat aux besoins futurs des ménages reste un enjeu majeur pour les acteurs publics. La construction de nouveaux logements est souvent allée de pair dans les dernières décennies avec une consommation d’espace plus rapide que la croissance de la population. Dans un contexte où les pouvoirs publics ont régulièrement réaffirmé leur ambition d’un développement résidentiel plus respectueux de l’environnement, une planification réaliste des besoins en logements redevient un enjeu stratégique aux déclinaisons multiples : enrayer la consommation d’espace et l’artificialisation des sols, ou encore réduire les trajets domicile-travail et particulièrement ceux effectués en voiture.

Les effets du vieillissement de la population, qui touchent tous les territoires, induisent des modifications profondes dans les besoins résidentiels liés notamment à la dépendance ou à la mobilité réduite. Alors que la Bourgogne-Franche-Comté est la région où le taux de logements vacants est le plus fort, les collectivités devront donc mobiliser au mieux le parc existant en l’adaptant à l’évolution de la composition des ménages et en améliorant l’isolation thermique des logements énergivores.

Faible croissance du nombre de ménages

En 2030, la Bourgogne-Franche-Comté abriterait entre 1 326 000 et 1 382 700 ménages. Si les tendances démographiques et d’évolution des modes de vie se poursuivaient, la région compterait à cet horizon 1 350 400 ménages, soit seulement 7 % de plus qu’en 2013. Cette modeste croissance serait bien inférieure à celle attendue en France métropolitaine : 0,4 % en moyenne annuelle contre 0,7 % (figure 1). Elle est aussi deux fois plus faible qu’entre 1990 et 2013. Alors que dans de nombreuses régions le nombre de ménages augmenterait sous l’effet conjugué de la croissance de la population et de la diminution du nombre de personnes par ménage, seul ce second facteur jouerait en Bourgogne-Franche-Comté. La taille des ménages n’a cessé de diminuer, passant en moyenne dans la région de 2,6 personnes en 1990 à 2,2 en 2013. Cette diminution de la taille des ménages, continue depuis plusieurs décennies, a quelque peu ralenti entre 2008 et 2013. Elle devrait toutefois se poursuivre dans les années à venir. D’ici 2030, les ménages pourraient être constitués d’à peine plus de deux personnes en moyenne.

Les effets du vieillissement expliquent la majeure partie de la hausse du nombre de ménages

Les effets du vieillissement expliqueraient près des trois quarts des ménages supplémentaires attendus d’ici 2030, contre seulement la moitié entre 1990 et 2013. La Bourgogne-Franche-Comté a été l’une des premières régions confrontée au vieillissement de sa population, qui est donc à un stade plus avancé que dans les autres régions métropolitaines. Avec une population régionale stable mais structurellement plus âgée, les ménages seraient plus nombreux et plus petits. En effet, passée la soixantaine, rares sont les personnes à vivre dans un ménage de plus de deux individus : les enfants ont généralement quitté le foyer familial. De plus, au-delà de 75 ans, il est même assez fréquent de vivre seul, en raison du veuvage. Avec l’allongement de l’espérance de vie, la part des foyers dont la personne de référence est âgée d’au moins 65 ans augmenterait (38 % en 2030 contre 30 % en 2013). Cette forte progression proviendrait pour moitié de celle des 75 ans et plus, qui représenteraient ainsi un ménage sur cinq en 2030. La moitié serait des personnes seules.

15 300 ménages supplémentaires liés aux évolutions des modes de cohabitation

La diminution de la taille des ménages est également liée à l’évolution des modes de vie : moins de familles nombreuses, mises en couple plus tardives, unions plus fragiles entraînant l’augmentation de la monoparentalité, décohabitation des générations. La hausse du niveau de vie, le développement rapide du parc de logements ainsi que le prix du foncier plus faible dans la région ont facilité ces mutations et donc favorisé la décohabitation au cours des dernières décennies. Ce phénomène devrait se poursuivre jusqu’en 2030 : à âge égal, les habitants formeraient donc des ménages plus petits qu’en 2013. Cela expliquerait 18 % des ménages supplémentaires que pourrait compter la région. Reflet de ces évolutions, les couples, avec ou sans enfant, représenteraient moins de la moitié des ménages en 2030, contre près des deux tiers en 1990. À l’inverse, plus de 538 000 personnes vivraient seules dans la région, représentant quatre ménages sur dix en 2030, contre un sur quatre en 1990.

Une croissance démographique atone

Seuls 6 % des ménages supplémentaires que compterait la Bourgogne-Franche-Comté en 2030 seraient liés à l’augmentation de la population. En effet, le nombre d’habitants de la région devrait stagner jusqu’en 2030.

Communiqué de l’INSEE de Bourgogne-Franche-Comté 




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