Trottinette électrique à Dijon = 90 € d'amende.

C'est du vécu, place Wilson, sur une piste cyclable, avec un casque homologué. Contrairement à ce qu'annonce le chef du service de l'ordre public et de la sécurité routière à la police nationale de Côte-d'Or chez nos confrères du Bien Public le 26 avril (voir ci dessous), les verbalisations ne se font pas toujours avec discernement, et pas que pour des comportements dangereux.

27 avril 2019 à 9h15 par Franck PELLOUX

K6 FM
Crédit : stagespointspermis.com

En fait d'après le code de la route il est interdit de circuler en trottinette électrique sur tout le territoire français. Et pendant que le projet de loi (LOM) évoqué en conseil des ministres au mois de novembre dernier est en première lecture à l’Assemblée nationale, la répression s’intensifie dans la cité des Ducs.

D’un côté on nous sensibilise sur l’accompagnement des Français dans la transition écologique, et de l’autre, il y a la réalité des faits : par exemple l’autre jour quand trois motards de la Police Nationale m’ont arrêté place Wilson à Dijon, parce que je circulais en trottinette électrique sur une piste cyclable, avec un casque. Je pensais être dans mon bon droit, mais non ! « Il est interdit de circuler en trottinette électrique, sur la route ou ailleurs » me dit aimablement l’un d’entre eux. « Ce véhicule n’existe pas dans le code de la route, je dresse donc un procès-verbal de 90 € ». La répression, sans prévention donc. "Nous avons fait de la prévention pendant un an sans résultat, maintenant nous verbalisons" me dit le second. Ouch 90 € ! ça fait mal l’accompagnement vers la transition énergétique. Il faudra offrir à chaque français un tube d’aspirine pour que ça passe mieux. Et dire au chef du service de l'ordre public et de la sécurité routière à la police nationale de Côte-d'Or que certains motards ne respectent pas ses consignes!

Alors que dit la loi ?

Rien. En tout cas pour l’instant. On sait juste que les fabricants devraient nous fournir un certificat de conformité communautaire à déclarer à la préfecture, cette dernière étant censée nous remettre un numéro d'identification unique à graver sur l'engin et sur une plaque d'immatricualtion à fixer nous même... Simple. Dans le compte rendu du Conseil des ministres du 26 novembre 2018, on apprend que « La loi LOM apportera un nouveau cadre pour le développement des nouveaux services de mobilités, avec la possibilité pour les autorités organisatrices d’instaurer des cahiers des charges à respecter par les nouveaux opérateurs. »


Elizabeth Borne a déjà annoncé que ces engins pourraient circuler sur les pistes, les bandes cyclables ou dans les zones à 30 km/h mais pas sur les trottoirs… dommage que mes trois motards n’aient pas entendu la Ministre, ils auraient peut-être fait preuve d’un peu de clémence.
D’autant que même sur les sites gouvernementaux officiels on ne semble pas d’accord : Il y a ceux qui semblent « tolérer » les engins électriques, et il y a les autres.

A quand la nouvelle loi ?

La ministre des Transports aurait confirmé à l'Assemblée nationale que l'utilisation des nouveaux engins de mobilité personnelle serait bientôt soumise à un cadre juridique, avec la création d'une "nouvelle catégorie de véhicule" dans le code de la route. Le « bientôt » est laissé à la libre impression du lecteur… Et pendant ce temps la police nationale tourne à Dijon !

Alors que faire ? Dois-je mettre mon cadeau de Noël au garage et le voir dépérir en attendant la loi LOM sur les nouvelles mobilités ? Il semblerait hélas que oui.

Contactée par téléphone, la première adjointe à la ville de Dijon m’a confirmé que le dossier était délicat, et qu’il sera impossible de faire quoi que ce soit tant que l’état n’aura pas légiféré.
Même si "la police municipale essaie de faire preuve de discernement", la police Nationale, elle, ne transige pas, en tout cas pas à Dijon. Et pas que pour sanctionner les imbéciles qui roulent à 25 km/h au milieu des piétons rue de la liberté ! Contrairement à d’autres villes ou la tolérance serait meilleure (Paris, Lyon...), la chasse aux trottinettes électriques est donc ouverte dans la cité des Ducs.

Alors vous qui roulez avec ce genre d’engin à Dijon, sachez que la facture s’élèvera à 90 € si les anges de la route vous tombent dessus. De quoi vous obliger, comme moi, à ressortir votre bon vieux diesel et ses particules. « Parce que vous croyez que votre batterie Lithium est plus propre ? » m’a dit l’autre jour l’un des trois policiers chasseurs de trottinettes. Tout est dit.

Je comprends mieux maintenant les vacances de Monsieur Nicolas Hulot. Quant à la transition énergétique comme disait Pierre Desproges, ça m’étonnerait qu’elle passe le mois de mars !*

Quelques artiles pour essayer de comprendre :

Que Choisir ?

Le Bien Public

*Adaptation libre des chroniques de la haine ordinaires, disponible chez tous les bons libraires.




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