Pharmacies en colère : la baisse des remises menace les officines de proximité

Les pharmacies dijonnaises sont en alerte

Publié : 16 août 2025 à 10h00 par
Léon Charpenay - Redacteur Web

Pigiste

Les pharmaciens sont en colère
Les pharmaciens sont en colère
Crédit : Image générée par l'IA

Ce samedi 16 août, en Côte‑d’Or comme partout en France, de nombreuses pharmacies garderont porte clause en signe de protestation. Une grève largement suivie à l’appel de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), pour dénoncer une décision gouvernementale jugée dangereuse pour l’équilibre économique des officines : la réduction progressive des remises sur les médicaments génériques.

 

Un coup dur pour le modèle économique des pharmacies

Actuellement, les pharmaciens bénéficient de remises allant jusqu’à 40 % sur les génériques, accordées par les laboratoires. À partir du 1er septembre, un arrêté limite ces remises à 30 %, avec une nouvelle baisse programmée à 20 % en 2027. Une réforme que beaucoup d’officinaux considèrent comme une attaque directe à leur rentabilité, déjà fragilisée par l’inflation et la hausse des coûts fixes.

 

Une mobilisation massive en Bourgogne

Selon l’USPO, 92 % des pharmacies françaises ont participé à cette journée d’action. En Côte‑d’Or, cette mobilisation a été particulièrement visible dans les petites communes, où l’unique officine représente bien souvent le dernier service de santé de proximité. Si les marges diminuent, nombre de ces établissements pourraient ne plus être viables à court terme.

 

Vers une aggravation des déserts pharmaceutiques ?

Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, estime à 20 000 € la perte annuelle moyenne par pharmacie. Une somme qui pourrait obliger certaines officines à licencier, voire à fermer. Cela accentuerait la désertification médicale, déjà bien présente dans certains territoires ruraux de Bourgogne-Franche-Comté.

 

Quelle issue possible pour les officines locales ?

Face à cette menace, les syndicats proposent d’encourager les nouvelles missions du pharmacien : vaccination, prévention, suivi des traitements. À Dijon et dans ses environs, certains professionnels envisagent de renforcer ces services pour compenser la baisse des revenus liés aux ventes de médicaments.

 

Une lutte qui s’organise dans la durée

Le mot d’ordre des syndicats est clair : « Fermer un jour pour ne pas fermer pour toujours ». Une nouvelle journée de grève est prévue le 18 septembre. À partir du 27 septembre, les officines pourraient même fermer chaque samedi, pour maintenir la pression sur le gouvernement.