« Une attaque sans précédent depuis le régime de Vichy » : la CGT 21 soutient Sophie Binet, mise en examen

Dans l'affaire de la mise en examen de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, la CGT-FAPT de Côte-d’Or monte au créneau. Dans un communiqué diffusé le 9 décembre, la section syndicale dénonce une attaque contre les libertés syndicales et demande l’abandon immédiat des poursuites.

Publié : 9h05 par Quentin Toneatti

La CGT-FAPT 21 apporte son soutien à Sophie Binet, mise en examen pour injure publique.
La CGT-FAPT 21 apporte son soutien à Sophie Binet, mise en examen pour injure publique.
Crédit : JC Tardivon

Ce mardi 9 décembre, la Commission Exécutive de la CGT-FAPT de Côte-d’Or a publié une motion de soutien à Sophie Binet. La secrétaire générale de la CGT est mise en examen dans une affaire d’injure publique. Dans ce texte, le syndicat dénonce fermement cette procédure judiciaire qu’il considère comme une attaque grave contre le droit syndical et la liberté d’expression.

 

Une réaction de principe au nom de la démocratie

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le syndicat n'y va pas de main morte. « Cette attaque, sans précédent depuis le régime de Vichy, remet en cause les libertés syndicales », peut-on lire dans le communiqué. Une comparaison forte, que la CGT-FAPT 21 assume pour alerter sur ce qu’elle qualifie de dérive inquiétante de la justice face à la parole syndicale.

Dans cette motion, les représentants syndicaux de Côte-d’Or estiment que la CGT doit rester libre de « dénoncer les injustices » et de « porter ses revendications pour une société plus juste ». Ils insistent sur le rôle essentiel des syndicats dans le débat public et sur leur mission de défense des travailleurs.

 

Une atteinte aux libertés fondamentales

Pour eux, cette mise en examen ne vise pas uniquement Sophie Binet, mais attaque plus largement le droit de chaque militant ou militante à s’exprimer sur les conditions sociales. « Nous sommes déterminés à ne pas laisser la CGT être bâillonnée », affirment-ils. Avant de conclure par une exigence claire : « l’abandon immédiat de toute poursuite contre Sophie Binet ». 

En qualifiant cette affaire de tentative de censure, le syndicat affirme que les libertés syndicales sont « un pilier incontournable pour protéger notre démocratie ». 

 

Retour sur les faits

Tout part d’une interview donnée par Sophie Binet le 31 janvier 2025 sur RTL. En réaction à des déclarations du PDG de LVMH, Bernard Arnault, évoquant une éventuelle délocalisation en cas de hausse de la fiscalité, la dirigeante syndicale avait déclaré : « les rats quittent le navire ». Des propos qu’elle a justifiés par une volonté de dénoncer un « chantage à l’emploi » et une certaine vision du capitalisme français.

L’association ETHIC (Entreprises de Taille Humaine, Indépendantes et de Croissance), présidée par Sophie de Menthon, a jugé ces propos injurieux pour les chefs d’entreprise. Fin novembre, elle a porté plainte pour injure publique. L’affaire a conduit à l’ouverture d’une information judiciaire, et Sophie Binet a été mise en examen le 2 décembre 2025.

De son côte, la principale intéressée a réagit sur son compte X ce mardi 9 décembre au soir. Elle tient « à adresser un immense merci aux organisations syndicales du monde entier et a tous les militant·es CGT qui lui ont (m'ont) adressé leur soutien ». Un soutient qui « fait chaud au cœur et confirme que cette mise en examen est une attaque contre l’ensemble des militants et militantes », ponctue-t-elle.