Catherine Hervieu, députée « Écologiste et Social » de Côte-d’Or signataire d’une tribune soutenant le programme SCAF

La députée « Écologiste et Social » de Côte-d’Or Catherine Hervieu fait partie des signataires d’une tribune parue le 2 octobre. Intitulée « Pour une Europe de la défense crédible et responsable : les Écologistes soutiennent le SCAF », cette tribune a également été signée par des députés verts allemands. Voici, les principaux points abordés dans cette dernière.

Publié : 4 octobre 2025 à 16h00 par
Léon Charpenay - Redacteur Web

Pigiste

Catherine Hervieu, députée "Écologiste et Social" de Côte-d'Or soutient le SCAF via une tribune
Catherine Hervieu au studio K6FM
Crédit : Photo DR : rédac K6fm

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les tensions géopolitiques aux frontières orientales de l’Union européenne ne cessent de s’aggraver. De la Pologne à la Roumanie, en passant par les pays baltes et la Norvège, les provocations se multiplient. Dans ce contexte, l’affaiblissement de l’engagement des États-Unis sur le continent européen oblige l’Union à assumer davantage sa propre défense.

Pour cela, des projets industriels communs ont vu le jour, dont le SCAF, aux côtés de l’Eurodrone ou du MGCS (Main Ground Combat System). Le SCAF ne se limite pas à un simple avion de chasse : il s'agit d’un système interconnecté associant aéronefs, drones, intelligence artificielle et un « cloud de combat », qui pourrait devenir un pilier stratégique pour les forces européennes de demain.

Un programme industriel européen contesté… mais indispensable

À l’heure où les budgets militaires atteignent des niveaux records, l’idée de mutualiser les investissements au sein de programmes européens fait sens. Selon les députés signataires, « il est préférable de financer un projet européen commun plutôt que trois ou quatre programmes concurrents, chacun plus coûteux et moins efficaces ».

Mais aujourd’hui, le projet SCAF traverse une phase de crise. En cause : des désaccords sur la gouvernance industrielle. Dassault Aviation, qui pilote le projet côté français, souhaite un rôle de chef de file exclusif, quand l’Allemagne et l’Espagne défendent une approche plus collaborative et équilibrée. Ces tensions mettent en péril la suite du programme, malgré le travail déjà accompli par les ingénieurs européens.

Le risque d’un abandon aux conséquences lourdes

Pour les députés écologistes français et allemands, abandonner le SCAF sans alternative crédible constituerait une erreur stratégique majeure. En l’absence de solution de remplacement à l’échelle européenne, la France pourrait se retrouver isolée avec un Rafale technologiquement dépassé à moyen terme, alors que d’autres puissances développent déjà leurs avions de 6e génération.

Le risque ? Une dépendance renforcée aux technologies étrangères, notamment américaines, et une perte de savoir-faire industriel en Europe. Le « cloud de combat », élément clé du SCAF, représente en effet un enjeu crucial dans les conflits modernes où les drones, l’intelligence artificielle et la coordination en temps réel prennent une place grandissante.

Un effort à encadrer, sans enrichir les marchands d’armes

Les élus écologistes défendent toutefois une vision responsable de la défense. Ils rappellent que « tout euro investi dans l’armement doit l’être dans un cadre transparent, sans générer des profits de guerre ». Pour eux, la puissance publique doit fixer un cap clair aux industriels et garantir une répartition équitable des rôles et des retombées économiques entre les pays participants.

Ils insistent aussi sur le besoin d’éviter la duplication des compétences, particulièrement dans un contexte de concurrence mondiale sur les technologies de demain : spatial, intelligence artificielle, cybersécurité, etc.

Pour une Europe de la défense réellement coopérative

Le message porté par ces parlementaires est clair : le programme SCAF mérite des ajustements politiques, mais son abandon pur et simple fragiliserait gravement l’ambition européenne en matière de défense. Plutôt que de céder à la tentation du chacun pour soi ou à la dépendance vis-à-vis des États-Unis, ils appellent à un renforcement de la coopération industrielle européenne.