Des abris bus "écolos" à Dijon ?
Pour contrer les abris bus porteurs d’affiches publicitaires dans l’agglomération dijonnaise, l’association écologiste « les Amis de la Terre Côte-d'Or » propose l’installation d’ « aubettes écoresponsables ». Ci-dessous le communiqué.
11 mai 2021 à 10h26 par La rédaction
La Convention Citoyenne pour le Climat a émis plusieurs propositions à ce sujet : il faut réduire l'empreinte de la publicité dans les aires urbaines si l'on veut lutter efficacement contre le changement climatique. Dans la métropole dijonnaise, ce constat a été suivie d'un effet majeur avec la suppression des grands panneaux publicitaires de quatre mètres par trois aux abords des axes routiers de l'agglomération.
Aujourd'hui, il est nécessaire d'aller plus loin, en continuant la suppression de ces affichages visuellement polluants qui incitent à la surconsommation et favorisent presque uniquement des grandes entreprises ou multinationales, peu vertueuses et éloignées du territoire côte-d'orien.
Nous, Amies de la Terre, pensons que donner la priorité aux activités commerciales, culturelles, associatives et institutionnelles locales et responsables est possible, grâce à la création de nouvelles aubettes avec espaces d'affichage dédiés dans toute la métropole dijonnaise. Il s'agirait alors d'une première en France, mais pour ce faire, nous aurons besoin de vous tous, associations, commerçants et producteurs indépendants, artisans, élus locaux et structures institutionnelles, etc.
Des "aubettes", kézaco ?
Une aubette est un emplacement abrité destiné aux usagers des transports en commun, autrement dit, il s'agit du terme générique désignant un abribus. En effet, le mot "abribus" est en réalité une marque déposée à l'origine par la société de panneaux publicitaires JC Decaux qui est peu à peu rentré dans le langage courant. Aubettes et abribus englobent donc de nombreuses formes différentes, construits dans des matériaux divers. Sauf que ces derniers, les abribus, sont gérés, non par la société de transports en commun de l'agglomération ni par les municipalités, mais par une entreprise privée d'affichage publicitaire. En l'occurence, dans notre métropole, le contrat de gestion a été remporté en 2007 par Clear Channel France, filiale de la multinationale américaine iHeartMedia, Inc.
Pourquoi remplacer les abribus ?
Pour favoriser la transition vers une société plus juste, plus solidaire, plus éthique et plus écologique, les citoyens et les acteurs locaux doivent reprendre la main sur la gestion du mobilier urbain de notre agglomération et sur les messages publicitaires ou d'informations qui y sont diffusés. A longueur d’année, ces affichages font la promotion de produits nocifs pour notre santé ou toxiques (néfastes, même) pour l'environnement : malbouffe, alcool, grosses voitures, banques climaticides, ... (1)
En 2022, le contrat entre Clear Channel France et Dijon Metropole arrive à son terme, l'occasion de changer de modèle de gestion de la publicité dans l'espace (péri-)urbain. Une alternative se présente alors : réutiliser des abribus déjà existants en les adaptant aux contraintes locales; imaginer des aubettes plus adaptées qui permettront ainsi des économies de ressources et de frais non négligeables à long terme, tout en proposant une identité forte à notre métropole. Quant à l'affichage d'informations ou d'annonces commerciales et culturelles, il sera ramené à un format plus raisonnable que les grands panneaux actuels, souvent rétroéclairés par ailleurs.
Et que fait Dijon Métropole ?
Sollicitée à plusieurs reprises, la Mairie de Dijon n'a, pour l'instant, pas réagi à cette opportunité de collaboration citoyenne en faveur de l'activité locale et responsable, initiée par notre association agréée de protection de l'environnement. Pour mémoire, le 25 mars dernier, nous avions adressé à monsieur Rebsamen, président de Dijon Metropole et maire de Dijon, une lettre ouverte (1) invitant à ne pas renouveler le contrat de gestion du mobilier urbain avec Clear Channel l'année prochaine. Une missive qui est malheureusement restée lettre morte !
C'est pourquoi nous voulons dès à présent porter le projet des futures aubettes écoresponsables à l'attention de l'ensemble des élus du conseil métropolitain, et à tous les citoyennes et citoyens (2). Nous leur apporterons toute notre expertise en matière d'environnement, les résultats de l'enquête (que nous mettons aujourd'hui à la disposition des futurs usagers potentiels de l'affichage sur les aubettes), ainsi que le suivi concret du projet dans les années à venir.
Un projet participatif
Pour que l'enjeu planétaire de la crise climatique soit pris en compte dès le niveau régional ou local, il est impératif que les projets en faveur de la transition écologique s'accordent avec les problématiques sociales et démocratiques. D'où notre appel (3) à destination de tous les commerçants indépendants, artisans, producteurs locaux, associations et collectifs culturels de Côte-d'Or pour faire entendre votre voix, vos besoins, vos habitudes en matière de promotion de vos activités.
La participation du plus grand nombre est essentielle à la réalisation de ce projet ambitieux, fédérateur et unique en France.
Un comité constitué d'élus, de représentants d'associations et de commerçants sera en charge de valider les conditions d'affichages. Ce comité sera garant du respect d’une charte définie au préalable de façon démocratique, une charte qui prônera des critères sociaux, éthiques et écologiques.