L'Université Bourgogne Europe s'inquiète des décisions du ministre de l'Enseignement supérieur

Le Conseil d’administration (CA) de l’Université Bourgogne Europe (UBE) a adopté à l’unanimité une motion d’alerte, ce lundi 15 décembre. Une inquiétude due aux récentes déclarations et décisions du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’espace.

Publié : 15 décembre 2025 à 18h45 par
Léon Charpenay - Redacteur Web

Pigiste

Le CA de l'UBE a adopté une motion d'alerte ce lundi 15 décembre.
Le campus de l'UBE sous la neige.
Crédit : Phot DR : Facebook UBE

Les membres du CA expriment une vive inquiétude face aux récentes décisions du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace, ainsi qu’à la dégradation croissante du budget alloué aux universités.

Trois sujets majeurs ont motivé cette motion d’alerte :

  • Une liberté académique fragilisée : L’annulation récente d’un colloque sur « La Palestine et l’Europe », prévu au Collège de France, a suscité de vives interrogations sur le respect de l’indépendance de la recherche. Le CA de l’UBE appelle le ministère à affirmer clairement son rôle de garant de cette liberté fondamentale.
  • Des engagements remis en question : Les promesses de revalorisation salariale des personnels, actées par la loi de programmation de la recherche et l’accord de 2020, ne seront pas tenues dans les délais initiaux. Un signal jugé préoccupant par les administrateurs, qui y voient une fragilisation du service public universitaire.
  • Une enquête controversée : Une étude sur l’antisémitisme dans le monde universitaire, présentée comme une enquête mais confiée à l’IFOP sous forme de sondage d’opinion, a soulevé de nombreuses critiques sur sa méthodologie avant d’être interrompue fin novembre.

Des économies massives à prévoir

Sur le plan financier, la situation s’annonce tendue pour l’année 2026. Si le budget global augmente de 157 millions d’euros, les charges dites « contraintes » progressent de 519 millions d’euros. Résultat : les établissements devront réaliser 362 millions d’euros d’économies, ce qui représenterait l’équivalent de 5 600 suppressions de postes. Une perspective jugée intenable dans un contexte déjà marqué par le manque de moyens humains.

 

Quatre revendications claires

Face à ces constats, le Conseil d’administration de l’UBE adresse quatre demandes précises au gouvernement :

  1. Tenir les engagements financiers pris vis-à-vis des personnels de l’enseignement supérieur.
  2. Garantir l’indépendance de la recherche et la liberté académique.
  3. Fournir les moyens nécessaires pour que le service public universitaire remplisse pleinement ses missions.
  4. Clarifier les critères de répartition des dotations budgétaires entre établissements.

Dans sa conclusion, la motion alerte solennellement :
« Ces évolutions questionnent la capacité du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche à remplir pleinement ses missions. ».