Municipales 2026 à Dijon : la gauche s'insurge contre la droite et le soutien de Reconquête à Emmanuel Bichot

Ce mercredi 10 décembre au soir, Les Républicains (LR) ont officialisé Emmanuel Bichot comme candidat à la mairie de Dijon pour les élections municipales de mars 2026. Conseiller municipal et président du mouvement Agir pour Dijon, il conduira la liste avec Axel Sibert, également conseiller municipal d’opposition.

En parallèle le parti Reconquête annonce son retrait de la course à la mairie dijonnaise pour soutenir Bichot. Une décision qui déclenche une forte réaction à gauche. Ce ralliement entre une figure de LR et le parti d’Éric Zemmour marque un tournant pour les Jeunes Socialistes.

Un soutien sans condition de Reconquête qui fait parler

Dans un communiqué daté du 10 décembre 2025, le coordinateur local de Reconquête, Franck Gaillard, a expliqué les raisons du retrait de leur liste au profit d’Emmanuel Bichot.

« Nous retirons notre candidature… l’intérêt supérieur de notre ville et de ses habitants nous impose une décision claire et responsable », écrit-il. Il dénonce une « situation devenue intolérable pour des milliers de familles » et cite notamment « fusillades en plein centre-ville, règlements de comptes, ... ». Gaillard ajoute que « nous apportons notre soutien total et sans condition à Emmanuel Bichot » et que « seul l’intérêt des Dijonnais compte ».

Cette prise de position signifie qu’il n’y aura pas de liste Reconquête à Dijon, et que ses militants se mobiliseront pour soutenir Emmanuel Bichot.

La gauche parle d’une « alliance de la honte »

Les réactions ne se sont pas fait attendre du côté de la gauche. Dans un communiqué virulent, les Jeunes Socialistes dénoncent une « union de la honte ». Selon eux, « Les (soi-disant) Républicains vont investir Emmanuel Bichot [...] après l’échec du « Printemps dijonnais » ». Ils soulignent que Bichot a « d’ores et déjà obtenu le soutien du parti d’Éric Zemmour ».

Ils pointent Franck Gaillard, dont ses actes passés sont dénoncés (voir publications ci-dessous) : « Ses publications Facebook sont profondément racistes et antisémites ».

 « Mettre fin à 25 ans de socialisme qui ont affaibli Dijon »

Les Jeunes Socialistes n’hésitent pas à lier cette alliance à une mutation de l’échiquier politique national, rappelant que « l’époque où Jacques Chirac refusait le débat avec Jean-Marie Le Pen est bien loin ». Pour eux, ce ralliement confirme « la disparition de la droite républicaine au profit de l’extrême droite ».

L’annonce d'Emmanuel Bichot candidat, renforcée par le soutien explicite de Reconquête, ouvre ainsi une nouvelle phase de confrontation politique à Dijon. Si pour LR il s’agit de « mettre fin à 25 ans de socialisme qui ont affaibli Dijon et sa qualité de vie », pour ses opposants cette stratégie révèle une normalisation des alliances avec des courants jugés extrémistes.